« Chaque acteur doit jouer pleinement son rôle »

Enow Abrams Egbe, président du Conseil électoral d’Elecam.

Monsieur le président, le Conseil Electoral effectue des consultations élargies depuis plusieurs jours avec différents acteurs. Qu’est-ce qui a motivé ces rencontres ? 
Tout d’abord, je voudrais faire remarquer que les rencontres en question, font partie des attributions régaliennes du Conseil Electoral, prévues par les dispositions de l’article 11(2) du Code électoral qui traite des concertations avec les acteurs du processus électoral. Ensuite, il faut savoir qu’Elecam, après chaque cycle électoral, fait une autoévaluation pour tirer des leçons afin de mieux préparer les prochaines échéances. Après avoir organisé deux cycles électoraux majeurs (en 2011-2013 et 2018-2020), nous avons pensé qu’il était important de refaire l’état des lieux. Non pas de façon isolée mais, avec tous les autres acteurs du processus électoral, et de nous projeter sur l’avenir. 
Qu’attend concrètement Elecam de chacun de ces acteurs, dans le sens de booster les inscriptions sur les listes électorales ? 
Chaque acteur, pris séparément, a des difficultés et des défis propres à lui dans le cadre du processus électoral. C’est pourquoi, après avoir examiné ces aspects en interne, plutôt que d’organiser une concertation nationale en période électorale, nous avons opté pour la formule des rencontres bilatérales d’échanges, à l’effet d’adresser avec chaque catégorie d’acteur, ses problèmes spécifiques et d’envisager, de commun accord, les solutions éventuelles à leurs desiderata. Chaque acteur doit jouer pleinement son rôle. Ce, d’autant plus que le prochain cycle électoral 2023-2025 pointe déjà à l’horizon. Les défis d’hier et d’aujourd’hui ne seront forcément pas ceux de demain. En jouant pleinement sa partition chacun contribue à, non seulement déconstruire les appréhensions, mais aussi et surtout à promouvoir la transparence et à renforcer la crédibilité du processus électoral.  Pour y parvenir, une meilleure appropriation des textes et des bonnes pratiques en la matière est indispensable, de part et d’autre.  
De mon point de vue, mieux on a compris son rôle et l’impact de son action sur le processus électoral, plus il y a de chances d’accroître la crédibilité des scrutins et de réduire les tendances à la violence électorale, avant, pendant et après le scrutin. Evidemment, l’objectif global est : d’aboutir à une nette amélioration des inscriptions sur les listes électorales, gage d’un fichier électoral fiable ; d'accroître la participation de nos concitoyens aux scrutins et aussi de mettre les balises nécessaires pour la sauvegarde du droit de vote des citoyens, comme la garantie d'un processus électoral inclusif et universellement accepté dans notre pays. C’est un idéal, me direz-vous. Mais je suis convaincu de ce que cet idéal peut être atteint. 
En dehors du fichier électoral, vous disiez lors de la 3ème session ordinaire du Conseil Electoral qu’il faut que le cycle électoral 2023-2025 se fasse dans la transparence. Qu’est-ce que cela implique dans les faits ? 
La transparence implique tout simplement le respect de la loi électorale qui, elle-même, retranscrit les principes et standards internationaux reconnus pour la validité d’une élection. C’est l’un des critères fondamentaux prescrit par le Législateur camerounais à travers le Code électoral à l’article 10(1). Et il incombe justement au Conseil électoral de veiller au respect de ladite loi par tous les intervenants dans le processus électoral. A titre d’exemple, les partis politiques qui, de par la Constitution, concourent à l’expression des suffrages, doivent se faire représenter absolument au sein ...

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