Biblio : au commencement, la mort

Alain Mabanckou n’a rien perdu de son humour avec cette histoire à dormir, ou plutôt mourir debout, dans « Le Commerce des allongés », en librairie depuis août dernier.

Liwa Ekimakingaï, orphelin de mère, a toujours vécu chez sa grand-mère, Mâ Lembé. Employé comme cuisinier à l’hôtel Victory Palace de Pointe-Noire, il se fait beau un soir de 15 août, où l’on fête l’indépendance du pays, pour aller en boîte. Sa rencontre au bord de la piste de danse avec la belle Adeline le conduit brutalement dans la mort. Fort mécontent des circonstances de son trépas inattendu, esprit tourmenté, Liwa, désormais revenant, envisage une riposte post mortem. L'utopie des assassinés. Avant d'aller déposer son solde de tout compte, il doit s'habituer à sa nouvelle condition de macchabée. Les horaires ne sont pas les mêmes et la nourriture n'a rien de céleste. 
« Le Commerce des allongés », dernier roman d’Alain Mabanckou, est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement. Il rencontre certaines figures truculentes du cimetière qui lui expliquent le règlement intérieur. Comme les morts s'ennuient, ils s'occupent en se racontant leur vie. Occasion pour l’auteur de dérouler des biographies savoureuses de ces morts, même si aucun n'a eu une fin paisible. 
En toile de fond de ce roman qui va puiser dans l’imagination fertile d’Alain Mabanckou, la ville de Pointe-Noire et ses cimetières. En particulier « le Cimetière des Riches », où tout le monde rêverait d’avoir une sépulture mais où les places sont très chères, et celui dit « Frère-Lachaise », pour le tout-venant dont Liwa fait partie. Dans cette grande œuvre sociale, politiq...

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