« Déconnecter l’enfant de l’activité minière »

Carmelo Febadi, président de l’Alliance pour la Promotion de l’Education et le Développement (APED).

Quelles réponses votre association tente-t-elle d’apporter au phénomène de déperdition scolaire et du travail des enfants dans les mines à Bétaré-Oya ?
Nous menons plusieurs activités dans le cadre de la lutte contre la déperdition scolaire, précisément en milieu minier. Notamment, la sensibilisation dans les chantiers. Nous discutons avec les chefs de chantiers, pour demander aux parents de ne pas y emmener les enfants. Cette année académique, nous avons voulu aller plus loin en créant des centres préscolaires dans les zones minières. Nous avons ciblé 14 villages où se pratique l’activité minière. Présentement, deux centres sont opérationnels à Longa-Mali et à Touraké. 

Quelles activités animent ces centres préscolaires ?
L’objectif est d’empêcher que les parents aillent dans les sites miniers avec les enfants en bas âge, entre 3 et 6 ans. Certaines structures comme la Sonamines ont lancé par exemple l’opération « zéro enfant dans la mine ». Mais, dans les villages, nous n’avons pas de structures pouvant accueillir les enfants de cette tranche d’âge. Il y a certes des écoles publiques, mais pas ou peu de structures pour les plus petits.  Nous avons pensé à l’ouverture de centres préscolaires dans les villages pour deux raisons. D’une part, ils pourront accueillir les enfants d’une certaine tranche d’âge et d’autre part, l’enfant pourra être déconnecté de l’activité minière. Selon l’étude que nous avons menée dans les villages de Bétaré-Oya, il ressort qu’un enfant de 3 à 6 ans est  déjà capables de produire  1,1milligramme d’or, soit l’équivalent d’environ 3.000 F par jour, lorsqu’il va dans les chantiers miniers. Lorsqu’il y a un cadre pour l’accueillir, il est déconnecté et ne parvient plus à maitriser les préliminaires de l’activité minière. A un certain âge, il sera donc moins capable de pratiquer cette activité. Dans le village Longa-Mali, qui est le fief de l’exploitation minière à Bétaré-Oya, l’étude préalable menée nous a permis d’enregistrer 230 enfants comme cibles. Nous en avons 40 qui fréquentent le centre. Grâce à l’aide du direct...

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