Italie –Tchécoslovaquie : la Squadra de Mussolini sacrée

Pour cette 2e finale de l’histoire de la Coupe du monde placée sous le signe de la politique, Luis Monti et ses coéquipiers remportent le titre à Rome le 10 juin 1934, la peur au ventre.

La victoire ou la mort. Le choix est simple pour les joueurs de la Squadra Azzura avant la finale de la Coupe du monde 1934 que l’Italie accueille. Dans un télégraphe musclé et sec, Benito Mussolini laisse deux options aux joueurs avant le match prévu le 10 juin dans ce qui s’appelle encore le stade du Parti national fasciste de Rome. Des menaces qui semblent familières à l’une des stars de l’équipe, Luis Monti. Quatre ans plus tôt, il avait pratiquement vécu un scénario similaire. Mais il évoluait alors sous les couleurs de l’Argentine, son pays de naissance. Le défenseur avait alors été surnommé lors du Mondial 1930 « le boucher » pour sa propension à casser littéralement ses adversaires. Le journal l’Equipe le décrit même comme « le défenseur le plus brutal et méchant que le football mondial ait connu ». Il faut dire qu’à cette époque, on pouvait démonter le tibia d’un adversaire sans être inquiété. Tout comme on pouvait changer de sélection en cours de carrière comme ce fut le cas pour Luis Monti, du fait de ses origines italiennes. Il reste d’ailleurs le seul joueur à avoir disputé deux finales de Coupes du monde sous deux drapeaux différents.  En 1930 avec l’Argentine, le joueur réputé pour sa hargne ne sera que l’ombre de lui-même lors de la finale perdue contre l’Uruguay 4-2. Il avouera plus tard : « J’ai joué la peur au ventre… Ils (les Uruguayens, ndlr) ont menacé d’exterminer ma famille. Ma mère et ma sœur… ». Ses supporters lui tiendront rigueur après cette défaite. Et c’est une des raisons qui le pousseront à signer à la Juventus puis à accepter l’invitation de la Squadra.
Alors les menaces, il connaît. Mais la pression est toute aussi intense, si ce n’est plus, dans ce stade conçu pour 30 000 personnes qui en accueille 55 000 sous le regard aiguisé de Mussolini et de son gouvernement fasciste. Toute l’assemblée se glace lorsqu’à la 71e min, l’attaquant de la Tchécoslovaquie, Antonin Puc, ouvre le score. Le jeu se durcit. L’arbitre ferme les yeux sur le jeu dur de Luis Monti qui a dé...

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