« Nous allons encore insister sur l’éducation »

Pr. Paul Ndom, oncologue et président de l’Ong Solidarité chimiothérapie (Sochimio).

Professeur, à chaque mois d’octobre, des marches et des dépistages gratuits sont organisés au Cameroun pour permettre au grand nombre d’éviter les cancers du sein, du col de l’utérus… Malgré cet état de chose, des cas s’accumulent dans les familles. Qu’est-ce qui explique la multiplication de ces cancers dans notre société ?
L’augmentation du nombre de cas est liée à cette sensibilisation grâce à laquelle les personnes qui ne voulaient pas se rendre dans les formations se déplacent finalement. Il faut aussi dire que certaines lésions précancéreuses qu’on diagnostique, ne sont pas prises en charge. Elles finissent par évoluer vers le cancer. Juste parce qu’on propose aux femmes un traitement, on leur demande de revenir à l’hôpital, mais on ne les voit plus. D’autres se font même dépister, mais abandonnent leurs résultats. Lorsqu’une mammographie est prescrite, certaines ne le font pas. Même si sur les 35 ou 40 000 F à débourser, on leur demande de ne payer que 15 000.  Sans oublier que celles qui sont loin des centres de prises en charge arrivent tard à l’hôpital. 
Peut-on penser que la négligence de certaines femmes est pour quelque chose dans la multiplication des cancers ? 
Je n’appellerai pas cela négligence, mais ignorance. Parce que beaucoup de femmes ne comprennent pas encore le bien-fondé de la prise en charge précoce des lésions précancéreuses. Nous devons encore insister sur l’éducation. Après les campagnes de masse organisées çà et là, il faudrait maintenant travailler par unité pour essayer d’insister sur l’importance de la prise en charge précoce des lésions précancéreuses.
Comment une femme peut-elle savoir qu’elle a une lésion précancéreuse ?
Une femme ou un homme qui se respecte doit passer en consultation au moins une fois par an.  A l’occasion d’un suivi de routine, l’on peut demander au médecin de regarder ses seins. Il faut encore éduquer le grand nombre sur l’importance de la prise en charge des lésions précancéreuses.
Y a-t-il un âge indiqué pour entamer ces dépistages volontaires ?
Le cancer commence très jeune chez nous. Donc à partir de 25-30 ans, il faut s’assurer qu’on a fait un dépistage annuel volontaire. Les femmes âgées font aussi des cancers. Donc à partir de 25 ans, il faut se rapprocher des professionnels de santé.
Ces cancers que l’on pensait réservés aux femmes d’un certain âge, touchent désormais les jeunes filles. Comment comprendre cette situation ? 

La raison trouvée et que nous allons publier tourne autour des facteurs de risques et génétiques. Si une dame a un certain nombre de facteurs génétiques, sa descendance peut avoir des lésions précancéreuses. Sans oublier que lorsqu’une dame a des anomalies génétiques, les enfants pourront faire un cancer, même à un jeune âge. J’ai eu des filles de moins de 20 ans avec un gros cancer. Des universitaires présentent des cancers très graves. Actuellement plus de la moitié de nos cas de cancers ont moins de 40 ans. Ce qui est préoccupant.
L’un des plus incompréhensibles est le cancer du vagin. Quelle en est la cause ?
Ce sont les virus qui sont à l’origine de ce cancer. Le HPV notamment. Il est impliqué dans la genèse de ce cancer gynécologique.  Il intéresse certes le col de l’utérus mais la proximité avec le vagin fait en sorte qu’il l’attaque aussi. 
Pour ce cancer particul...

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