Gouvernements britanniques : la valse des Premiers ministres

La nomination du Premier ministre, Rishi Sunak, troisième chef du gouvernement en trois mois, laisse espérer une sortie prochaine de la zone d’instabilité.

Le 25 octobre dernier, Rishi Sunak a été nommé Premier ministre du Royaume-Uni, devenant ainsi le troisième chef du gouvernement en trois mois et le cinquième depuis 2016, année de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Le pays a traversé une zone de turbulence sans pareille avec des répercussions traduites au plan politique par ces séjours précaires et incertains à la tête du gouvernement. Sur le plan économique, les milieux d’affaires ont été secoués, installant l’inquiétude chez les investisseurs. Le secteur des services par exemple, qui représente environ 80% de l’économie, a connu un niveau d’activité au plus bas sous le règne de Theresa May (arrivée en 2016), voire quelques années avant elle. Les investisseurs lui reprochaient de ne pas les écouter suffisamment.
Cette économie vacillante à laquelle s’ajoute une disparité sociale a fragilisé l’unité du Royaume-Uni. En décembre 2019, le parti conservateur gagne les législatives certes, mais il va faire face à l’une des crises politiques les plus sérieuses de l’après-guerre : la gestion du « Brexit », terme qui englobe aussi bien le référendum de 2016 que les négociations qui ont suivi et la sortie effective de l’Union européenne. Le Brexit a fait l’objet de débats sans fin, aussi bien dans la sphère politique que parmi les universitaires, d’aucuns y voyant l’effondrement d’une culture libérale et la montée du populisme. L’un des partis les plus anciens de l’histoire politique du Royaume Uni en subit les effets. La turbulence est perçue comme l’aboutissement cohérent d’une évolution idéologique. La question européenne a créé des années de déchirement dont 2016 n’a été que le point d’orgue.
C’est avec 51,89% de voix que les britanniques avaient choisi par référendum de quitter l’Union européenne. Un score bien serré. Deux accords entre Bruxelles, le siège de l’UE et Londres ont été signés. Le premier, conclu en octobre 2019, avait organisé le divorce. En décembre 2020, le second était venu définir la nouvelle relation. Mais des négociations demeurent à mener dans de nombreux domaines qui ne font toujours pas l’unanimité et donc continuent d’accentuer les joutes politiques. Le Brexit n’est donc pas un dossier classé et reste en travers de la gorge.
Les fractures qui en découlent continuent d’exacerber, installant des vulnérabilités et les confrontations politiques. Entre-temps, l’économie n’a pas retrouvé sa fière allure d’antan. Loin de là, les chocs exogènes et endog&egr...

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