Corruption : pourquoi le mal persiste

Le fléau continue d’étendre ses tentacules, malgré les nombreuses mesures prises. L’implication de tous s’avère indispensable dans la lutte afin d’éradiquer le phénomène qui cause un grave préjudice au Trésor public.

Le rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2021, présenté le 10 octobre 2022 par le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), laisse apparaître que le Trésor public camerounais continue de subir de lourds désagréments du fait de ce fléau. Pour cet exercice 2021, ce sont 26,3 milliards de F supplémentaires qui ont pris des chemins autres que les caisses de l’Etat, causant ainsi un grave préjudice à ce dernier dans sa volonté d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des populations camerounaises. Au regard de l’ampleur toujours croissante de ce phénomène, il y a lieu de se poser la question de savoir pourquoi le mal persiste et s’il faut définitivement considérer ce fléau comme une fatalité au Cameroun ? Dans le rapport mentionné plus haut, la Commission nationale anti-corruption met en cause de nombreuses structures publiques qui concourent à perpétuer la corruption dans le pays. Dont une en particulier, la Société de recouvrement des créances (Src), dont la mission première est pourtant de permettre à l’Etat de rentrer dans son dû, dans le cadre du recouvrement de créances auprès de certaines institutions. Mais il convient de relever que les actions de corruption qui ont court au sein de ces structures restent le fait des humains. 
Mais il faut dire qu’au-delà de ce que certains pourraient appeler la « grande corruption », il y à ces petits faits et gestes qui, mis ensemble, causent également de gros dégâts au Cameroun. Il s’agit en effet de ces monnayages pour obtenir une signature sur un document, ces extorsions de fonds à des automobilistes sur la voie publique, cet argent exigé à de pauvres parents qui peinent déjà à joindre les deux bouts, en vue de leur permettre de faire inscrire leurs progénitures dans un établissement public ; la partialité dans le rendu des décisions de justice ; c’est le cas de la vente illicite des médicaments dans certaines formations sanitaires ; le rançonnement et le détournement des malades vers des structures privées… Ce sont de petits faits qui, mis bout à bout s’avèrent être également aussi dangereux que les actes posés par ces personnes accusées de spolier l’Etat de dizaines de milliards de F, voire plus. Les conséquences de part et d’autres sont les mêmes : de nombreux projets sont mal menés, lorsqu’ils ne sont simplement pas abandonnés ; les populations peinent à accéder aux services sociaux de base auxquels elles sont en droit de s’attendre ; on assiste à un enrichissement sans explication de personnes dont le train de vie et les investissements ne peu...

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