Invitation à l’unité

Le Cameroun vient de vivre en l’espace de deux jours, deux évènements que l’on dirait diamétralement opposés, mais qui renvoient tous aux mêmes symboles : le drapeau, l’hymne national, et les valeurs.L’un de ces deux évènements, profondément triste et attristant, et l’autre, profondément gai et égayant.
Le premier évènement nous place, le vendredi 3 février 2017, à l’intérieur de nos frontières, en pleine cour d’honneur du Quartier général de Yaoundé. L’on peut voir sur cette cour, quatre cercueils d’officiers de notre armée, enveloppés du drapeau de notre pays, dont les couleurs, faut-il le rappeler, sont le vert, le rouge et le jaune avec une étoile d’or frappée sur le rouge. Une cérémonie silencieuse, réglée au millimètre près, cérémonie qui était comparable à un office religieux. On y a entendu le Chef suprême des Armées prononcer un discours bref et dense. Tous les mots y étaient mesurés.
Notre pays, à ce moment-là, célébrait son deuil. Ses fils étaient tombés au champ d’honneur, pour le sacrifice suprême : la défense de la nation et l’amour de la patrie.
Ce vendredi de recueillement au Quartier général, était aussi un jour d’interpellation, un jour d’introspection et un moment de silence.
Deux jours après, le 5 février 2017, nous sommes à Libreville, capitale d’un pays frère, le Gabon. Une équipe de football, celle du Cameroun, arbore des couleurs semblables à celles dont étaient recouverts, deux jours auparavant, les cercueils des officiers dans la cour d’honneur du Quartier général.
L’équipe du Cameroun, qui n’a jamais aussi bien porté son nom de baptême : « Lions indomptables », joue la finale de la Coupe d’Afrique des nations de football. Cette équipe est sur un autre « champ d’honneur » pour défendre les couleurs de notre pays. Au bout du temps règlementaire, l’équipe du Cameroun est sacrée championne d’Afrique aux dépens de celle de l’Egypte.
Ces deux évènements ne sont pas anodins. Je le dis parce que je suis Africain et, en conséquence, j’ai des croyances. L’une de mes croyances est que le hasard n’existe pas. Une autre est qu’il y a dans la vie, des symboles et des signes qu’il faut essayer de décrypter.
Le Cameroun a ses symboles : son armée et son équipe nationale de football. Ces deux symboles ont, en un temps voisin, certainement voulu faire passer un message. Les deux symboles, pour ces circonstances, avaient les mêmes couleurs. Les scènes se déroulaient toutes sur des cours et défendaient,chacune à sa manière, la patrie et le drapeau de la République.
Ces deux symboles, dont l’un fait pleurer, et l’autre propage la gaieté en faisant couler aussi des larmes, méritent d’être analysés.
L’armée camerounaise et l’équipe nationale de football ont en partage le drapeau de la République. En effet, tandis que les bières des officiers étaient recouvertes des couleurs de la République, les joueurs de l’équipe nationale de football étaient habillés des couleurs de cet insigne.
L’armée camerounaise et les Lions indomptables ont en partage l’hymne national, qui a été joué, aussi bien lors de la cérémonie du Quartier gfénéral, que lors de la finale à Libreville au Gabon. Les paroles si profondes de cet hymne, « …te servir, que ce soit leur seul but …...

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