« Les bénéficiaires ont retrouvé leur dignité humaine »

Michelin Njoh, coordonnateur national du projet Filets sociaux.

M. le coordonnateur, comment le projet Filets sociaux contribue-t-il effectivement à combattre cette précarité qui touche des millions de personnes ?
Les filets sociaux sont considérés comme un mécanisme de lutte contre la pauvreté extrême ou chronique à travers des programmes bien ciblés qui permettent aux bénéficiaires de résister contre les chocs et d’améliorer leurs conditions de vie. Ces programmes ont des effets positifs immédiats sur l’amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires car, ils permettent  de mettre à leur disposition des transferts généralement non contributifs ; de faciliter leur accès aux services de santé et d’éducation ; de les encourager à entreprendre des activités d’épanouissement économique ou activités génératrices de revenus. Les filets sociaux permettent par ailleurs aux gouvernements d’entreprendre des réformes en réduisant les effets néfastes des changements économiques sur les populations les plus durement affectées et d’atteindre leur objectif de réduction de la pauvreté.

De quels programmes parlez-vous ?
Les filets sociaux sont mis en œuvre à travers quatre programmes. Le programme de transferts monétaires ordinaires (TMO) doté de mesures d’accompagnement visant à l'augmentation de la productivité des ménages, qui permet de soutenir et d’accroître la productivité des ménages vivant en situation de pauvreté chronique ; chaque ménage bénéficiaire perçoit pendant 24 mois, un montant total de transferts monétaires de 360.000 F à raison de 20.000 F tous les deux mois et 80.000 FCFA les 12e et 24e mois. Il y a le programme de transferts monétaires d’urgence (TMU) qui se réalise dans les régions qui ont connu des problèmes liés à certains chocs tels que l’insécurité, les inondations, la sécheresse, l’afflux massif des déplacés et des réfugiés. Ici, chaque ménage bénéficiaire perçoit pendant 12 mois, un montant total de 180.000 F à raison de 30.000 F tous les deux mois. Quant au  programme de transferts monétaires en échange des travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO), il permet de  soutenir les groupes à faible revenu face aux crises économiques et aux chocs climatiques, à travers la création des emplois à bas salaires et de courte durée pour les travailleurs non qualifiés. Les travaux réalisés permettent ainsi de créer des biens publics utiles aux communautés et qui répondent aux besoins qu’elles ont exprimés. Chaque bénéficiaire perçoit un montant de 1.300 F par jour de travail pour 60 jours de travail au total.
Pour ce qui est du programme de transferts monétaires d’urgence pour la riposte contre la Covid-19 (TMU-Covid-19) qui consiste à apporter un appui financier sur une période de trois mois, aux ménages affectés par les effets de la pandémie, chaque ménage bénéficiaire reçoit un montant total de 180 000 F en trois paiements mensuels, soit : 45 000 F au 1er mois, 45 000 F au 2e mois et 90 000 F au 3e mois pour favoriser la reprise de l’activité économique des bénéficiaires.

Comment vous assurez-vous que l’argent reçu est utilisé à bon escient ?
Chaque chef de ménage bénéficiaire signe un contrat moral dans lequel il s'engage à changer positivement ses comportements en adoptant les bonnes pratiques dans la gestion de l’argent, dans l’investissement dans le capital humain et dans les activités économiques. Le ménage s'engage ainsi à envoyer ses enfants à l’école, à envoyer ses malades dans une formation sanitaire, à nourrir ses membres, à épargner un peu d’argent pour réaliser les activités d’épanouissement économique, à créer des bonnes conditions d’hygiène tout autour de son habitat pour éviter certaines maladies, à faire participer au moins un membre majeur et valide de son ménage aux ...

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