« On peut introduire l’éducation à la sexualité dès le bas âge »

Dr Angéline Ngo Essounga, sociologue, chargée de recherche au Centre national d’éducation du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Des cas dans d’abus sur des enfants sont de plus en plus légion. D’après vous, qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
Les abus sur les enfants sont un phénomène dont les causes sont multiples. L’on peut citer, entre autres, le fait que la violence, les abus sexuels et les moyens de résistance pour faire face à ces fléaux sont des éléments absents du corpus de la socialisation. Lorsque la famille qui est le principal lieu de socialisation, éduque ou encore forme un enfant, des notions sur les violences auxquelles l’enfant peut faire face dans la société ne sont pas mentionnées. Et, les autres moyens de socialisation que sont les médias (la télévision avec les dessins animés) ne véhiculent pas de messages sur la question. Les choses se passent comme si les enfants ne sont pas des victimes potentielles de différentes violences. Aussi, les enfants sont incapables d’identifier leurs bourreaux et se laissent dominer par ces derniers qui profitent de leur naïveté pour commettre des abus à répétition ; les enfants étant quelques fois victimes des abus à répétition venant d’un même bourreau. Mais pour mieux comprendre ce phénomène, il faut s'intéresser aux motivations des acteurs de ces violences sur les enfants car, ils sont ceux qui produisent et reproduisent ce phénomène dans notre société où les gens expriment de plus en plus leurs individualités et ne s’inscrivent pas toujours dans une dynamique de conformité aux règles sociales.

Au regard des formes que prend cette violence, les limites sont bousculées à chaque fois. Selon vous, des facteurs liés à la vie d’aujourd’hui y concourent-ils ?
La violence est en pleine recrudescence dans notre monde où l’on voit apparaître une multitude de voies et moyens dans le cadre des actions violentes. Ainsi, les bourreaux font recours aux moyens violents auxquels ils ont été exposés et dont ils se sont appropriés. La protection des enfants contre les abus passe ainsi par une surveillance des lieux de circulation des pratiques violentes comme les réseaux sociaux, le cinéma, etc.

Y a-t-il des raisons de croire que l’enfant n’est plus en sécurité nulle part ?
Il est difficile de dire que les enfants sont en insécurité partout. Bien que les enfants soient en danger avec une mauvaise gestion de la liberté et notamment la gestion de la liberté en ce qui concerne la gestion de la sexualité, toutes les personnes de la société n’ont pas ce mauvais penchant. Il existe encore de personnes de bonne volonté, ayant le souci de la protection des enfants. Pour moi, ces personnes sont des niches qui pourraient œuvrer dans une meilleure sécurisation des enfants et mineurs.

Avec le temps, quelles conséquences ces abus peuvent-il avoir sur l’enfant ?
Les conséquences sont nombreuses. Il y a entre autres : le syndrome de stress-traumatique qui s’accompagne de troubles de développement physique de l’enfant et, des troubles de comportement comme la perte de l’estime de soi, la timidité, la dépression et des troubles de comportement sexuel. Dans certain...

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