« Les résultats obtenus sont probants, palpables, irréfutables »

Jean Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif de Synergies africaines.

Monsieur le secrétaire exécutif, cela fait exactement 20 ans que Synergies africaines est au front de la lutte contre le Sida et les souffrances. Rendues à cette borne, peut-on dire que les premières dames ont atteint les objectifs qu’elles s’étaient fixés à la création de cette organisation ?
A la création de Synergies africaines les 15 et 16 novembre 2002, les premières dames d’Afrique se sont engagées à mutualiser leurs efforts pour lutter contre le Vih-Sida. Elles ont choisi de s’investir dans la prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant. Sur ce plan, les objectifs ont été atteints. Aujourd’hui, une femme enceinte séropositive peut donner naissance à un enfant sain. Le nombre de nouvelles infections et de décès liés au Sida est en constante baisse. Bref, l’engagement et la mobilisation des premières dames ont permis d’inverser de façon substantielle la courbe de l’évolution de la pandémie. Autre sujet de grande préoccupation des premières dames, la réduction de la mortalité maternelle et infanto juvénile. Là également, des progrès sont enregistrés. Malgré ces progrès, le combat demeure. Les premières dames se sont aussi mobilisées pour la promotion de l’éducation et l’autonomisation de la femme et de la jeune fille, la prévention et la prise en charge des maladies chroniques, la lutte contre la prolifération des médicaments contrefaits. Sur tous ces fronts, leur mobilisation a porté de nombreux fruits et les résultats obtenus sont probants, palpables, irréfutables.

Du fait que l’Ong rassemble les premières dames et d’éminentes personnalités du monde scientifique, l’opinion publique peut penser que certains résultats engrangés vont de soi. Quels sont les obstacles que cette association doit franchir au quotidien ?
Rien ne va de soi. Il faut relever et insister sur le fait que dans le domaine de l’humanitaire, la satisfaction n’est jamais totale. Les difficultés sont nombreuses, notamment dans la mobilisation des ressources, qu’elles soient humaines, matérielles ou financières. Le plus pénible est de ne pas pouvoir aider toutes les personnes nécessiteuses qui frappent aux portes de Synergies africaines.

20 ans, c’est long. Y a-t-il une expérience particulière qui vous a marqué dans ce parcours ?
En matière humanitaire, toutes les expériences sont particulières. Mais le fait le plus marquant c’est de voir à quel point les premières dames ont humanisé le Sida. Il y’a 20 ans, le Sida était un sujet tabou. Une fatalité. Aujourd’hui on en parle librement et beaucoup de personnes acceptent de témoigner ouvertement sur leur séropositivité.

Au bout de ces 20 ans, l’on n’observe plus le même entrain qu’au tout début. Vous êtes-vous habitué à la souffrance ? L’institution s’essouffle-t-elle ?
Synergies africaines reste engagée dans ses missions.  La détermination des premières dames demeure inchangée. Sans tambours ni trompettes, Madame Biya et ses sœurs continuent à déployer leur stratégie de plaidoyer. Peut-on réellement s’habituer à la souffrance !
Comment entrevoyez-vous l’avenir ?
Pour nous, l’avenir est plein d’espoir car les premières dames entendent, comme elles s’y sont engagées résolument à Yaoundé, continuer à jouer leur partition à fond malgré les embûches et les difficultés de toutes sortes. C’est le sens du message de Madame Chantal Biya à l’occasion de la célébration de ce 20e anniversaire de l&rs...

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