« L’amour a changé de sens avec l’évolution du temps »

Plusieurs personnent assimilent aujourd’hui l’amour à l’argent ou au sexe. Qu’est-ce qui oriente ces perceptions ?
On constate que l’amour est beaucoup plus conditionné par le bien matériel et l’argent. Ce qui est dommage. Et cela est conditionné par le contexte actuel et le capitalisme ambiant qui caractérise les sociétés modernes d’aujourd’hui. La précarité des familles dont certaines personnes sont issues, fait en sorte que ces individus ne veulent plus se projeter dans une relation de souffrance matérielle. Cette situation est à la base de l’amour calculé qu’on observe aujourd’hui. Certaines femmes préfèrent se mettre dans des relations où c’est le matériel ou l’argent qui caractérise la base de la relation. On observe également avec la modernité, les réseaux sociaux, une sorte de banalisation, de démocratisation de la sexualité. A un certain moment, on a l’impression que la sexualité rime avec l’argent. Et on observe tout ce qui se passe au quotidien avec les scandales en milieu jeune qui se construisent autour de la sexualité à travers les phénomènes de partouzes, de sexe sans lendemain, de consommation de la drogue etc. Des pratiques sexuelles rares il y a environ 20 à 30 ans.  Aujourd’hui, c’est une sorte de démocratisation du sexe parce que l'argent a pris le dessus. Et puis, avec l’argent et tout ce que l’on importe de l’extérieur à travers les médias et les réseaux sociaux, les gens veulent à tout prix mettre en œuvre les comportements sexuels qu’ils observent dans ces canaux.

Existe-t-il encore un amour sans intérêt ? 
 L’intérêt dans l’amour n'est pas une chose récente. Parce que même dans la société ancienne, on avait souvent remarqué que les femmes se mettaient avec les hommes parce qu’elles avaient identifié soit le côté dynamique de l’homme, ou simplement parce qu’elles avaient identifié une attirance physique ou un autre intérêt immatériel, comme la gentillesse, l’attention, etc. Mais on observe aujourd’hui que l’intérêt est passé de la posture de l’immatérialité à celle de la matérialité, se caractérisant par l’intérêt pécunier ou matériel. C’est à dire que c’est l’argent qui devient le socle de toutes les relations. On a souvent vu dans certaines familles, lorsqu’une jeune fille qui vient présenter son conjoint ou son prétendant à sa famille, la première question qu’on lui pose est celle de savoir où est ce que son prétendant travaille ? Il fait quoi ? Il a garé où ? Il est de quelle famille ? Cette tendance n’est pas récente. Mais dans nombreuses sociétés, il y a environ 20 ou 30 ans, les gens posaient toujours ce genre de questions pour davantage saisir la moralité de l'un des conjoints. Ce n'était pas pour mettre l'accent sur le bien matériel. Aujourd’hui, on constate que le sens de cette question a beaucoup changé. Car lorsqu'on pose cette question de nos jours, c'est surtout pour savoir si l’homme peut tenir face aux préoccupations financières de la jeune fille. S’il peut la nourrir, voire même répondre à tous ses besoins, attentes matérielles et financières. 

Quel regard portez-vous sur la notion d’amour aujourd’hui ? 
 Le contenu de l'amour a été dilué parce que lorsqu'on regarde la manière dont les gens allaient à la conquête de l’être aimé il y a 20 ans, on voyait que le processus m&ec...