« Il faut renouer avec les championnats jeunes »

Les Lions U17 ont été éliminés au premier tour de la CAN après deux défaites contre des équipes d’Afrique de l’Ouest aux profils similaires. Que retenir de cette contreperformance qui commence à se répéter dans toutes les catégories en football ?
Cette élimination veut effectivement dire que l’Afrique de l’Ouest a pris une belle avance en termes de formation à la base, en s’appuyant sur le modèle français depuis une dizaine, voire une vingtaine d’années. C’est pourquoi ce projet est en train de prendre corps actuellement, et ceci, quelle que soit la catégorie inférieure. Je voudrais soulever ce point : en 2003, le Cameroun est champion de cette catégorie, et en 2005, c’est le Burkina Faso qui nous barre le chemin. L’Afrique de l’Ouest commençait à montrer ses couleurs, tandis que le football camerounais à la base était en train de chuter. Les défaites face au Mali et au Burkina Faso ne devraient surprendre aucune personne avertie, car nous avons vu ce football typique d’Afrique de l’Ouest se dessiner, se peaufiner davantage, et s’améliorer encore. C’est à nous de nous poser les bonnes questions et les bons diagnostics au sujet de notre football jeunes. 

Qu’est-ce qui a manqué à ces Lions cadets dans les différents compartiments de jeu, eux qui semblaient pourtant avoir fait une bonne phase préparatoire ?
Dans les phases de jeu, on ne peut pas parler de manquement sans toutefois remettre en cause le projet de jeu qu’ont présenté les Lions cadets dans cette compétition. Je voudrais déjà signaler que dans cette catégorie, les joueurs sont encore en pleine croissance. A ce stade, la technique collective naît de la technique individuelle, le caractère premier étant l’endurance. Ces jeunes joueurs doivent être accompagnés, car ils n’ont pas encore atteint une certaine maturité. Ils ont peur de mal faire, et psychologiquement, ils se construisent mentalement. Sur le plan du jeu, ils ont essayé de tenir tête, particulièrement au deuxième match contre le Burkina Faso, en corrigeant ce qui n’a pas marché face au Mali. Mais ils se sont mis en difficulté à partir de la 70e min. Quand il y a eu des changements, au lieu que le milieu de terrain reste en position de barrage comme c’était le cas depuis le début, il recule, se met en position de poursuite, ce qui rend la défense centrale vulnérable. C’est pourquoi les deux buts burkinabè arrivent, tous comme les deux buts maliens. Il faut qu’un travail soit fait sur la concentration. 
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