Kousseri : le bétail, signe extérieur de richesse

Des fortunes entières sont bâties sur l’élevage de bœufs, moutons et chèvres dans le Logone et Chari.

L’élevage constitue l’une des activités économiques majeures dans le département et certainement la plus rémunératrice, parmi les activités traditionnelles. Les données officielles avancent les chiffres de 1 650 000 têtes pour le cheptel bovin et de 2 700 000 pour les effectifs ovins-caprins. Presque partout où l’on porte les regards, ceux-ci croisent des troupeaux en mouvement. Soit dans des pâturages, soit le long des axes routiers. Et même dans les rues de la ville de Kousseri, la présence de gros troupeaux de bœufs ou de moutons relève de l’ordinaire.
L’élevage représente une source de revenu essentielle pour 30 % de la population rurale et le bétail garde, pour bon nombre d’ethnies, la première place dans le mode d’accumulation des richesses. Pour certains groupes, c’est la seule production qui donne lieu à une commercialisation régulière. Ce capital est allé croissant chez les agriculteurs-éleveurs pendant ces deux dernières décennies, alors qu’il semble avoir plafonné pour les éleveurs traditionnels.
Quelques gros marchés à bovins dominent dans la région de l’Extrême Nord, notamment ceux de Bogo, Maroua, Gazawa, Moulvouday, Maltam et à proximité du lac Ngouma. Les gros marchés du Tchad et du Nigeria voisins entraînent de vastes mouvements de transhumance chaque semaine à Kousseri. Ces marchés sont des lieux de rencontre entre les commerçants tchadiens et nigérians et c’est là que les courtiers sont les plus actifs. Selon les spéculateurs, les ventes ralentissent fortement au début de la saison des pluies, comme en ce moment, quand les éleveurs arabes choas se retirent des « yayrés ». Au demeurant, les marchés sont mieux fournis à certaines périodes de l’année, où les bes...

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