Rôle de Paul Biya : l’Histoire retiendra...
- Par Jean Francis
- 11 août 2023 11:05
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La résolution pacifique du conflit de Bakassi a permis au monde entier de voir à l’œuvre un homme politique clairvoyant et un habile diplomate.
« A la fin de ce processus, pourquoi ne pas proposer les deux pays (Cameroun et Nigeria, Ndlr) au Prix Nobel de la Paix ». Ces propos sont de Mahamat Saleh Anandif Kathir. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, président de la Commission mixte chargée de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) du 10 octobre 2002 sur le différend frontalier qui opposait les deux pays au sujet de la péninsule de Bakassi. Il s’exprimait ainsi le 19 novembre 2021 à Yaoundé, à l’ouverture de la 33e session de cette instance. A travers cette déclaration, le haut fonctionnaire onusien voulait saluer l’action des hommes d’Etat ayant décidé de tourner le dos à la guerre afin de résoudre pacifiquement, et de manière définitive, le différend frontalier qui opposait leurs pays. En tête de ceux-ci, Paul Biya, le président de la République du Cameroun. Lorsque les premières escarmouches sont enregistrées dans la zone de Bakassi le 21 décembre 1993, à l’initiative de soldats nigérians, nombreux dans les deux pays s’attendent à un embrasement. Tous les ingrédients étaient en effet réunis pour cela. Sauf que, même s’il a pris l’engagement le 6 novembre 1982 de veiller en tout temps à la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun, le président de la République n’entend pas le faire à n’importe quel prix. Surtout pas en versant le sang de ses compatriotes sur les théâtres d’opérations militaires contre des pays voisins. Paul Biya décide donc : le cas Bakassi sera réglé par le droit international.
C’est ainsi que le 28 février 1994, n’ayant reçu aucune réponse au message adressé deux semaines plus tôt à son homologue du Nigeria et dans lequel il suggérait le règlement du différend par la voie diplomatique, le président de la République saisit le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation de l’unité africaine (OUA), actuelle Union africaine. La saisine de la Cour internationale de justice de la Haye intervient le 29 mars 1994. Pour la défense des intérêts de son pays, le chef de l’Etat a veillé à la mise en commun de toutes les intelligences et toutes les compétences, sans distinction aucune. S’il entend voir le Cameroun exercer pleinement son autorité sur Bakassi, le président Paul Biya est conscient que les deux pays sont condamnés à vivre ensemble. « En attendant l’arrêt de la Cour internationale de justice de la Haye que nous avons saisie, nous nous employons à faire en sorte que le différend sur la presqu’île de Bakassi qui nous oppose au Nigeria, ne compromette pas les relations multiformes qui unissent nos deux peuples », déclare-t-il le 31 décembre 1996 dans son message de fin d’année à l...
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