8 mars : le pagne fait déjà courir

« Madame, j’ai dit deux rangs. Si vous ne voulez pas suivre les règles, revenez un autre jour ! ». Oumarou Baka, cadre à la délégation régionale de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) se veut intransigeant ce 25 janvier. Il est 9h et l’esplanade de cette structure basée à l’Avenue Kennedy à Yaoundé est bondée de monde. Dans la file indienne qui ne cesse de se tisser, des hommes et des femmes. Tous, à la quête d’un sésame : le pagne du 8 mars. Présentée officiellement dans un programme de CRTV le 21 janvier dernier, l’étoffe, vendue à 10 000 F les six yards, fait l’objet de toutes les convoitises depuis sa mise en vente le 22 janvier. Et pour s’en procurer, les clients prennent d’assaut l’esplanade de cette délégation régionale pour le Centre, le Sud et l’Est dès 6h. « Je suis arrivée ici vers 5h45 car je sais qu’à partir de 6h30, il y a du monde. J’aime acheter les premiers pagnes parce qu’ils sont de meilleure qualité », confie Bernadette Nga, cliente. 
Pour desservir toute sa clientèle, le délégué régional, Guy Alain Mouyema, met 500 pagnes en vente par jour, de 7h30 à 17h. Cette année, la Cicam a opté pour deux variantes. A savoir : le vert et le fushia. Pour l’heure, la vente se fait à la pièce. « C’est pour limiter les spéculations sur le marché. L’année dernière, nous n’avions qu’une seule couleur. Mais au niveau du...