Encadrement des enfants : il faut redoubler de vigilance

Cinq enfants ont trouvé la mort par noyade à Maroua dans la première quinzaine du mois de juin. Vérifications faites, quatre étaient d’une même famille. Face à cette tragédie, le gouvernement n’est pas resté inactif. Les messages de compassion ont été adressés aux familles durement éprouvées par la chaîne locale de commandement. Le préfet du Diamaré et le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord ont, pour la circonstance, effectué des descentes sur le terrain pour essuyer les larmes aux parents, mais surtout pour chercher à comprendre les causes de ce drame qui frappent des familles en pleine saison des vacances. Les premiers constats sont clairs. Ces décès auraient pu être évités. On comprend donc l’exaspération du préfet quand il a décidé, avec fermeté, de mettre les familles en garde contre toute négligence. Pour préserver des vies et donner une chance à la jeunesse, l’autorité administrative a promis la coercition.
Le drame de Maroua remet au goût du jour, la thématique de la protection de l’enfant, mieux de l’encadrement des enfants dans notre société. Il y a, reconnaissons le en toute honnêteté, quelque chose qui échappe au contrôle parental et que la société dans son entièreté n’arrive pas à rattraper. La vie dans nos familles devient quasi virtuelle. On est plus proche des gens qui sont loin de nous pendant que le bambin à côté de nous, abandonné à lui-même, joue avec le feu au propre comme au figuré. Au quotidien, la chronique des faits divers nous abreuve des hauts faits d’armes d’une jeunesse en mal de repères. Drogue, alcool, chicha, bravade, effronterie participent du lexique des rapports tumultueux entre ces jeunes gens et lasociété. Dans cette ambiance où l’on déplore parfois la démission des adultes, des enfants plus souvent sous l’effet de la drogue, donnent la mort à leurs compagnons de jeu, des enfants sous l’effet de l’alcool se livrent à des orgies sexuelles, des enfants, qui, désormais, échappent au contrôle parental organisent souvent des jeux brutaux. Le bilan de ces excès est généralement lourd. Dans le détail, on se retrouve avec des blessés graves, lorsqu’on n’enregistre pas d’importantes pertes matérielles. Cette insouciance incontrôlée doit être contrée. Chaque génération a certes ses travers, mais il n’y a pas que le vice pour marquer une époque. Les valeurs camerounaises doivent reprendre droit de cité dans une société où le téléphone portable et les consoles de jeu remplacent malheureusement déjà l’instituteur, le parent ou même le ministre du culte. Il est temps que chaque parent reprenne place à la tour de contrôle pour éviter l’incrustation de la dépravation des mœurs dans sa famille et au demeurant dans notre pays.
C’est vrai qu’on entend de plus en plus que les vacances sont un casse-tête pour certains parents. Il est aussi honnête de reconnaître que les conditions de vie en ville privent nombre d’enfants d’aires de jeu à partir desquelles ils peuvent s’adonner aux activités ludiques. Mais ces manquements ne sauraient être le passeport pour le laisser-faire. Il est encore temps que les uns et les autres redonnent à la famille toute sa place dans l’encadrement des enfants. Il y a 30 ou 40 ans, des taloches bien appuyées tenaient en respect le plus teigneux des garnements. Tel oncle, réputé pour son maniement de la chicotte, était l’antidote des chefs de bande les plus fougueux. L’annonce d’une visite de telle t...

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