« Réalisées sur place, ces opérations sont moins chères »

Pr. Vincent de Paul Djientcheu, Directeur général de l’Hôpital général de Yaoundé.

Monsieur le Directeur général, transplantation rénale, chirurgie à ventre fermé, prothèse du genou, reconstruction crano-faciale et bien d’autres opérations de haut niveau sont désormais réalisées à travers le pays. Quelle est le secret de cette belle dynamique ?
L’élément essentiel est la capacité des uns et des autres à se mettre en équipe pour une option chirurgicale. C’est fondamental. Car chaque maillon de la chaîne est essentiel. Aucun n’est plus important que l’autre. Nous formons une équipe et chacun doit apporter sa contribution. Le deuxième élément, c’est la volonté de ces spécialistes. Ils ont été formés pour un métier et sur le terrain, chacun aimerait démontrer ce qu’il sait faire, pour être utile à la société. Troisièmement, ces équipes doivent être locales. Et non des chirurgiens étrangers qui viennent et repartent au terme d’une campagne. Pourtant entre deux campagnes, rien ne reste. C’est ainsi qu’au niveau de la chirurgie cardiaque qui se fait depuis les années 80 au Cameroun, jusqu’en 2022 on n’avait pas un service de chirurgie cardiaque ni une formation locale. Donc il faut former des Camerounais et injecter dans ces équipes un ou deux experts étrangers, habitués de ces pratiques. 

Qu’est-ce qui a été le déclic, quand on sait que pour ces cas, il fallait seulement se rendre à l’étranger ?
Le déclic a été la prise de conscience du personnel de soin et de certaines composantes de la société. Tous ont réalisé que les évacuations sanitaires coûtaient très chers et beaucoup de Camerounais ne pouvaient pas être envoyés à l’étranger pour les soins. C’est à ce moment-là qu’on s’est demandé pourquoi ne pas se mobiliser pour opérer ces personnes sur place.

Des résultats sont assez satisfaisants mais ces interventions ne sont pas à la portée du Camerounais moyen. Quelles stratégies peuvent être mises en place pour permettre aux démunis de se faire opérer des reins, du cœur et bien d’autres ?
La prise en charge des pathologies du cerveau, du cœur, la transplantation rénale ou la radiologie interventionnelle coûte extrêmement cher. Mais nous pensons que le fait de les réaliser sur place, diminue ce coût de cinq à 15 fois. Donc c’est mieux de le faire au Cameroun que d’aller à l’étranger. C’est de cette manière que l’on peut opérer un grand nombre de personnes. Nous proposons donc que ces maladies soient prises en charge au même titre que les évacuations sanitaires. Nous attendons aussi que la Couverture santé universelle enrôle beaucoup plus de personnes et prenne en compte ces pathologies spécialisées. Mais il est important de savoir que la santé n’est pas gratuite. Il faut toujours la part du patient, celle des hôpitaux et la participation de l’Etat.

En dehors de la barrièr...

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