Réconciliation et écoute : la thérapie du gouvernement

Le processus est lancé depuis le 14 juillet dernier mais essuie de vives protestations.

Le gouvernement zimbabwéen semble avoir davantage misé sur la réconciliation pour panser la plaie de l’historique massacre de Gukurahundi. On peut le comprendre car, avec la réconciliation vient le pardon. D’ailleurs, actuellement au Zimbabwe, on a le sentiment que l’indemnisation individuelle de chaque victime est une tâche impossible. Bien plus, le gouvernement n’en a pas les moyens. Les exactions sont trop anciennes et le nombre des victimes rend complexe la demande de compensation ou de dédommagement civils par le biais des tribunaux. 
Les souffrances étant restées intactes, de nombreuses associations ont pris la peine d’écouter. Ecouter est aussi un remède. « Mettre des mots sur les maux fait diminuer la volonté de vengeance, car il y a toujours un risque qu'une victime devienne à son tour un criminel. Toutefois, il faut reconnaître que parmi ceux qui ont commis des crimes, beaucoup souffrent de ce qu'ils ont fait », explique Rodgers Chimatira, de l'association Tree of Life.
Le 14 juillet dernier, le président de la République, Emmerson Mnangawa a lancé l’opération de réconciliation à partir de la ville de Bulawayo, une région qui avait subi de plein fouet la tragédie de Gukurahundi. Le chef de l’État avait qualifié le processus de « pèlerinage vers la guérison », doit-on le préciser, à l'époque des faits, il était ministre de la Sécurité nationale, et serait donc considéré par les familles des victimes comme l’un des « bras » commanditaires. Environ 20 000 civils de la minorité Ndébélé avaient été tués. Ce processus de réconciliation va s’appuyer sur 72 chefs traditionnels locaux dont la mission sera d’enquêter par des audiences dans les villages. Les audiences cibleront les survivants et les tém...

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