Langage des signes : encore des efforts

Ça gazouille et crie de partout ce 23 septembre 2024 à l’Ecole spécialisée pour enfants déficients auditifs (Eseda) à Yaoundé. Il est 9h30 et c’est l’heure de la récréation. La cour de cet établissement scolaire dédié aux enfants à besoins spéciaux est noire de monde. Des élèves de tout âge s’adonnent à cœur joie à des jeux de toute sorte, avec pour seul instrument de langage des signes. Sur les 120 apprenants que compte l’école, 80 % ont des déficiences auditives. Ici, tout un mécanisme d’apprentissage sur la communication est mis en place. « Comme on ne peut pas affecter un interprète à chaque déficient auditif,  en plus de la langue des signes, nous mettons un accent particulier sur le français écrit et la lecture. Parce qu’un sourd qui écrit et lit, aura moins de problème de communication que celui qui n’a pas ces capacités », explique Francine Aurélie Akono, la directrice. Lire, écrire et pratiquer le langage des signes sont donc les trois moyens de communication qui permettent à la personne déficiente auditive d’interagir avec la société.
Malheureusement certains sourds-muets n’ont pas la chance de bénéficier d’une éducation adéquate, faute de moyens. La communication demeure l’une des sources de frustration des sourds et constitue la principale barrière à leur parfaite intégration sociale. La plupart est ainsi coupée du reste de la société par défaut d’accès à l’éducation, à l’information et à nombre de privilèges dont tout citoyen camerounais a droit. Seuls quelques âmes de bonnes volontés se forment afin de les aider dans la rue, les lieux de services ou dans les espaces d’attraction. Pour ne pas être un poids pour sa famille, Alim Limi, malentendant, s’est trouvé des astuces : « Lorsque je dois me rendre chez des amis ou dans la famille, j’écris la destination sur un bout de papier...