« La protection des personnes vulnérables est une priorité »

Dr Aimé Mbonda, coordonnateur santé et soins à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge.

Docteur, quel est le niveau de dangerosité du Mpox ?
Le Mpox, ou variole du singe, constitue actuellement une préoccupation majeure de santé publique en Afrique, notamment au Cameroun. Au niveau continental, 16 pays africains ont signalé des cas de Mpox au cours des six dernières semaines, avec la République démocratique du Congo (RDC) en tête, comptabilisant 6 169 cas confirmés et 25 décès. Le Cameroun, bien que moins touché que certains autres pays, fait face à une résurgence préoccupante avec 93 cas suspects en 2024, parmi lesquels 6 cas ont été confirmés et 2 décès ont été enregistrés, soit un taux de létalité de 33,3 % parmi les cas confirmés. Les zones les plus affectées au Cameroun incluent les régions du Littoral et du Nord-Ouest, qui signalent chacune des cas confirmés. La nature même de la maladie qui se transmet par contact direct avec les fluides corporels, les lésions cutanées d’une personne infectée, ou par contact avec des animaux porteurs du virus rend sa propagation difficile à contrôler, en particulier dans les zones où l'accès aux services de santé est limité. Au niveau national, des efforts sont en cours pour renforcer la détection précoce et la surveillance, mais le manque de personnel formé et les ressources limitées demeurent des obstacles significatifs.


Comment protéger les personnes vulnérables (femmes enceintes, enfants…) du Mpox ?
La protection des groupes vulnérables, tels que les femmes enceintes, les enfants, les personnes immunodéprimées, et les populations des zones rurales, est une priorité essentielle dans la lutte contre le Mpox. Pour limiter les risques, plusieurs mesures préventives sont encouragées : Réduire les contacts avec des cas suspects ; éviter les contacts directs avec des individus présentant des symptômes typiques du Mpox, comme des éruptions cutanées, de la fièvre, et des douleurs musculaires. Renforcer l'hygiène. Le lavage des mains fréquent avec du savon et de l’eau propre est crucial. Surtout après un contact avec des personnes, des surfaces, ou des animaux potentiellement infectés. Cette mesure est particulièrement importante pour les familles vivant dans des zones touchées. Accentuer la vaccination ciblée. L’OMS a récemment pré qualifié le vaccin MVA-BN pour les jeunes âgés de 12 à 17 ans. La vaccination peut être une option pour ceux qui sont particulièrement exposés, bien que son accessibilité reste encore limitée dans certaines régions d'Afrique. En outre, les autorités locales collaborent avec des acteurs de la santé pour renforcer les capacités des communautés à identifier et signaler les cas. Au Cameroun, les défis sont nombreux, notamment en raison de la faible connaissance de la maladie au sein des populations. Cependant, les équipes de santé publique s'efforcent d'éduquer les communautés et de mettre en place des pratiques de prévention durable, en collaborant avec des partenaires pour mobiliser de...

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