Finances : j’épargne, donc je suis…

Dans un contexte socio-économique de moins difficile, la culture de l’épargne dont la journée a été commémorée le 31 octobre dernier est largement éprouvée.

C’est bientôt le mois de décembre. Le moment de la « cassation » dans les tontines et autres associations. Un moment où chacun récupère ce qu’il aura épargné tout le long de l’année. Aline Mbessa a déjà programmé des dépenses avec son enveloppe qui devrait se situer dans les 900.000 F. Achats de vêtements de Noël des enfants, achat du mobilier pour la maison et une petite gâterie pour elle. A l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de l’épargne (part du revenu disponible qui n’est pas affectée à la consommation immédiate) jeudi 31 octobre dernier, la question de sa nécessité s’est encore invité dans les débats. Si cette journée qui a été instituée depuis 1924 met en exergue l'importance cruciale de l'épargne dans le cadre de la croissance économique et du développement, il devient de moins en moins évident pour l'ensemble des agents économiques (ménages, entreprises et État) de s’y soumettre. Dans les normes, expliquent les experts, les ménages sont encouragés à épargner en tenant compte de leur capacité financière (ressources) et de leurs prévisions de dépenses (charges), tandis que les entreprises doivent le faire en fonction de leurs capacités d'autofinancement (ressources propres). L'État quant à lui doit considérer les excédents générés par son budget ou d'autres postes transactionnels.
Sauf que dans la réalité, explique Faustin Eyolo, agent public, « la vie est dure. On cherche d’abord à survivre au quotidien. Il faut gérer le loyer, les factures, les deuils et tout ça. On ne s’en sort pas. Donc, s’il faut encore se mettre à épargner, on ne va pas y arriver.» En effet, avec les conditions de vie de plus en plus difficiles, les uns et les autres s’éloignent davantage de cette pratique qui est quand même un pilier de stabilité financière. Faible pouvoir d’achat, conditions de vie difficiles, pressions sociales, absence de confiance sont autant de freins à cette pratique. Selon des données de l’Institut national de la Statistique, le taux de bancarisation est d’environ 35 % en 2023, ce qui demeure faible par rapport aux normes internationales. Par ailleurs, près de 60 % des Camerounais continuent de privilégier les méthodes d'épargne informelle, comme les tontines et les réseaux d’entraide communautaires, principalement en raison du manque de confiance dans le système bancaire formel et des frais bancaires élevés, démontre Jean Guy Zogo, économiste. « Aujourd’hui, le tissu économique est soutenu par les plus petites microfinances, ...

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