Désordre urbain : urgence signalée

La ville de Maroua est traversée par deux grands mayos : le mayo Tsanaga et le mayo Kaliao. En saison des pluies, ces cours d’eau saisonniers servent de lieux de baignade publique et de blanchisserie. Mais c’est en saison sèche que l’on assiste à toutes sortes de curiosités sur les lits de ces fleuves. Ils sont transformés en lieux d’aisance mais aussi en espaces d’intimité où jeunes et vieux couples y vont se prélasser. Mais l’incivisme et le désordre urbain s’expriment mieux ailleurs dans cette ville qui abrite la septième université d’Etat depuis 2008. En ce dimanche 6 octobre 2024, automobilistes et motocyclistes ont du mal à se frayer un passage au lieu-dit « quartier tupuri », dans la grande agglomération de Domayo. Les vendeuses de vivres ont littéralement occupé la route. L’endroit a donné lieu à un marché spontané où les étals sont à même le sol. C’est le même décor au marché des assiettes dit « Loumo naage » au quartier Loppéré. Au lieu-dit Shell Douggoye, certains riverains s’installent avec leurs tapis et nattes sur la route pour profiter de la brise vespérale. Ici et là, les vendeurs du carburant frelaté appelé « zoua-zoua » dictent leur loi. Ce sombre tableau est complété par le passage des bœufs, des moutons et chèvres en pleine ville. Ailleurs, sur les terre-pleins, l’on n’hésite pas, parfois en plein jour, à se soulager. Des attitudes et des postures qui contrastent avec les obligations de la vie en ville. C’est que Maroua, malgré tous ses attributs d’une cité-capitale régionale est restée un gros village urbain. 
Or, au terme des divers travaux d’assainissement et de réhabilitation de sa voirie urbaine, Maroua aura fière allure avec des routes refaites, des espaces verts et des carrefours relookés. Il y a donc lieu d’agir pour maintenir ces acquis, en opérant un changement des mentalités.  Pour cela, la ville doit se doter d’une véritable police municipale comme l’y autorise les textes législatifs et réglementaires en vigueur. Pour l&rsqu...