Désertion : une pratique lourde de conséquences

Neuf établissements scolaires dans le département du Nyong et Mfoumou, region du Centre, ont mis la clé sous le paillasson le 4 octobre dernier. Les écoles maternelles de Nyabewa, Mvan-Mvognyengue et Athe, ainsi que des écoles primaires à Kougou, Poum-Poum, Mekong, Mengueme-Yemekong, Pkwelle, Kamba et Athe ont subi une « fermeture forcée » pour manque d’enseignants et directeurs. Une situation déplorée par le préfet du Nyong-et-Mfoumou, François Etapa qui n’a pas hésité à attirer l’attention de sa hiérarchie sur cette « situation hautement préoccupante », en pleine rentrée scolaire. Les familles quant à elles, se sont retrouvées en train de chercher des alternatives pour éviter que leurs enfants ne manquent l’année scolaire. « C’est une situation difficile à vivre à la fois pour les parents que pour les élèves. Si le parent n’a pas de quoi envoyer son enfant dans le privé ou alors de le transférer dans une autre école publique, qu’adviendra-t-il du jeune apprenant ? C’est parti pour une année blanche », déplore Yvan Mboa, parent.   
Avant le Nyong-et-Mfoumou, de nombreux lycées se sont également vidés de leurs enseignants et autres personnels dans plusieurs régions du pays. Le 30 juin 2021, le ministre des Enseignements secondaires invitait 600 enseignants à regagner leur poste. En janvier dernier, 2326 personnels enseignants étaient menacés de suspension. Premières victimes de ce phénomène : les élèves. L’on assiste dès lors au retard dans la couverture des programmes.  L’apprentissage est ralenti par la désertion des professeurs. Tandis que l’absence de prérequis peut déboucher sur des redoublements, freiner la culture de l’effort et du travail. Du côté de l’administration, on assiste à des affectations d’enseignants en urgence dans certaines villes pour combler le gap. Situation...