Au chevet de l’hôpital public

La conférence des hôpitaux publics était axée sur un thème fort évocateur : « L'hôpital public, hier, aujourd'hui et demain »

 

Les responsables des services centraux et déconcentrés du ministère de la Santé publique, les directeurs des formations sanitaires publiques, les présidents des conseils régionaux se sont retrouvés cette semaine à Yaoundé autour du chef du département ministériel en charge de la santé pour l'évaluation du système de santé camerounais.  La conférence des hôpitaux publics était axée sur un thème fort évocateur : « L'hôpital public, hier, aujourd'hui et demain ». Il s’est agi pour ces participants de procéder au diagnostic exhaustif des capacités des formations sanitaires publiques et ressortir les maux qui entravent l’accès des soins essentiels aux populations. Comme on peut le deviner, l’un des défis majeurs de l’hôpital public aujourd’hui est l’accès aux soins de qualité et à moindre coût. Ces dernières années, le Cameroun a pourtant fait un grand bond en avant en termes d’offre infrastructurelle et de relèvement des plateaux techniques des hôpitaux publics.  Dans le volet Santé du Plan d’urgence triennal (Planut), le gouvernement a investi pour plus de 236 milliards de F pour la construction de huit centres hospitaliers régionaux de référence, l’achèvement du programme de construction des centres régionaux d’imagerie médicale et d’hémodialyse, la réhabilitation et le relèvement des plateaux techniques des hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé, ainsi que du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé. A Garoua, un hôpital général a été construit grâce à la fructueuse coopération bilatérale avec le gouvernement sud-coréen. Grâce au relèvement de l’infrastructure et du plateau technique de plusieurs formations sanitaires, notre pays est donc désormais capable d’offrir des soins de qualité dans des domaines particulièrement pointus, tels que la chirurgie cardiaque, la radiologie interventionnelle ou la transplantation rénale. Dans son traditionnel message à la nation le 31 décembre 2022, le président de la République avait instruit un vaste plan de renforcement du plateau technique et des capacités du personnel des hôpitaux sur l’ensemble du pays. La mise en œuvre de ce projet présidentiel a été lancé le 22 mars 2024 par le Minsanté dans sa phase pilote de 71 hôpitaux publics. L’on peut aujourd’hui affirmer, sans fausse modestie, que l’hôpital public camerounais est quantitativement et qualitativement prêt à fournir des soins de qualité aux populations. Le patron de la santé publique s’est même permis de dire au cours d’une émission sur la chaîne de Tv nationale que les hôpitaux camerounais n’ont rien à envier aux établissements hospitaliers dans le monde. Ce qui n’est pas totalement faux dans la mesure où, aussi bien sur le plan infrastructurel qu’au niveau des plateaux techniques, l’hôpital public camerounais est équipé de matériels up-to-date et doté de personnels suffisamment formés dans la plupart des spécialités de la médecine moderne. Malheureusement, l’accès des populations aux soins reste un défi majeur pour les formations sanitaires publiques.
Si les ménages supportent encore 70% des dépenses de santé, l’hôpital public souffre de plusieurs maux qui nécessitent une thérapie de choc. A son arrivée, le chef du département actuel de la santé a fait de l’humanisation des soins son cheval de bataille. Cette prescription ministérielle recouvre le bon accueil du patient, la discipline et la présence aux postes des personnels soignants. Si les visites inopinées du ministre ont été salvatrices pour une meilleure prise en charge des malades, les mauvaises pratiques et les carences se montrent tenaces pour éroder les bonnes intentions du très volontariste Manaouda Malachie. En cause, l’insuffisance du personnel soignant qui se caractérise par des médecins surchargés et la prédominance des infirmiers et des médecins vacataires. Et si l’on y ajoute le rançonnement et le détournement des malades au profit des cliniques privées, la pénurie de réactifs dans les laboratoires, les pannes quasi-régulières des appareils d’imagerie médicale, d’hémodialyse et de radiographie, le manque d’oxygène et de médicaments essentiels dans les pharmacies des hôpitaux, une banque de sang pas tout à fait fonctionnelle, des prescriptions médicales fantaisistes et intéressées, les affections dont...

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