Activités agropastorales : on veut de modernité !

Peut-on espérer que d’ici peu, la manière dont nous pratiquons les activités agropastorales au Cameroun puise se moderniser ? On peut le supposer, après la grande finale du concours Agritech Innovation Challenge marquée par la sélection et la récompense, le 15 novembre 2024 à Yaoundé, de dix solutions digitales innovantes proposées pour couvrir les chaînes de valeur de l’agriculture, du développement rural, de l’élevage, de la pêche, des industries animales, de la fintech et même des changements climatiques. Ainsi donc, des incitations financières sont offertes aux lauréats, notamment aux 10 start-ups retenues qui bénéficient d’un appui financier et technique de l’ordre de 40 millions de F chacune afin de poursuivre le développement de leurs solutions pour qu’elles soient à terme mises à la disposition des acteurs agropastoraux. Ceux-ci pourront alors introduire dans leurs méthodes de production et de gestion ces solutions en vue de booster la productivité, d’améliorer l’efficacité et l’efficience, puis de renforcer l’adaptation et la résilience de leurs exploitations agropastorales confrontées aux retournements de la conjoncture et aux effets des dérèglements climatiques.                                             
L’autre promesse d’un avenir meilleur vient de la signature, le 13 novembre dernier toujours dans la capitale, des conventions de rétrocession de l’usine de tracteurs d’Ebolowa ainsi que des engins et équipements, au Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole. 239 tracteurs agricoles entre autres, fruits de la coopération avec le gouvernement indien, vont être mis à la disposition des promoteurs des projets agropastoraux à travers les dix régions du pays. Objectif : produire plus, vite, mieux et avec moins de peine dans un environnement concurrentiel où il faut être outillé, au propre comme au figuré, pour être capable de tenir la cadence qu’impose l’agriculture intensive et productiviste.                                                                                                                                                  
Dans un cas comme dans l’autre, l’enjeu est de tourner le dos à la pratique archaïque de ces activités où les dabas, machettes, brouettes, porte-tout, l’utilisation des semences « tout-venant », la soumission aux cycles naturels des saisons, entre autres, prédominent dans nos exploitations de petite ou de taille moyenne. Avec des rendements qui suffisent à peine à subvenir aux besoins de la famille et à dégager des surplus destinés à la commercialisation dans les marchés domestiques. Dans ces conditions, difficile d’augmenter la taille des fermes pour produire à l’échelle industrielle, atteindre la souveraineté alimentaire et se lancer à la conquête des marchés internationaux où la concurrence bat son plein. Dans ce contexte, il devient évident que le machinisme agricole ainsi que la mise à contribution des solutions digitales évoquées plus haut vont permettre de faire bouger les lignes pour rattraper notre grand retard en ce qui concerne la mise en valeur de l’énorme potentiel existant. 
Évoquant la valeur ajoutée qui sera réalisée grâce à l’usage de ces solutions, le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom li Likeng, pendant la grande finale, a indiqué que dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage, elles favorisent une gestion plus efficiente des ressources naturelles, en mettant à la disposition des fermiers les données essentielles sur le temps qu’il fait et qu’il va faire, la qualité des sols et les besoins en eau. Autant d’outils d’aide à la bonne décision pour des rendements optimisés. En outre, les instruments de collecte des datas ainsi que les plateformes digitales rendent possibles la traçabilité des produits et le monitoring de la chaîne de production. Ce qui garantit une bonne qualité des produits à la hauteur des standards internationaux, tout en ouvrant les portes du marché mondial. Bien plus, les technologies digitales aident les fermiers de petites et moyennes tailles à accéder aux marchés une fois que sont connectés directement les producteurs aux consommateurs finaux à travers les applications mobiles et les plateformes du commerce électronique. Ce qui réduit les coûts supplémentaires du fait des multiples intermédiaires et par conséquent, augmente les revenus des exploitants. Le Minpostel a également mentionné la valeur ajoutée induite par la formation aux métiers du monde digital qui renforce les capacités des jeunes entrepreneurs et les prépare à entrer dans une industrie moderne et compétitive. Autant dire que l’introduction de ces technologies dans les domaines concernés est un accélérateur de croissance, un pilier de la transformation structurelle de l’économie et de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Cameroun.                                                      
À titre d&rsqu...

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