Santé maternelle et infantile : le cri des associations pygmées

Dans une foule, elle ne passe pas inaperçue. Et ce n’est pas sa petite taille que lui confère sa nature de pygmée Baka, tribu retrouvée dans la région de l’Est du Cameroun, qui en est la raison. Martine Boï, originaire de Lomié, dans le département du Haut-Nyong, est pleine de charisme. Elle n’a pas peur de s’exprimer pour dénoncer les injustices qu’elle subit ou que les femmes baka rencontrent au quotidien. Son engagement à vouloir défendre la cause des autres lui a valu d’être élue Sénatrice des peuples autochtones de l’Union africaine au parlement de l’Union africaine. Sa voix porte pour les grandes causes, mais ce jour du mardi 4 décembre 2024, elle est invitée par l’Ong Plan Cameroon comme intervenante dans une rencontre organisée dans la commune de Mbankomo (département de la Mefou-et-Akono). 
A l’ordre du jour, la présentation du projet Biodiverse Landscape Fund (BLF), un programme accompagné par le Haut-Commissariat de Grande Bretagne, visant entre autres points, le renforcement des capacités des peuples autochtones pour une meilleure gestion de leurs ressources. La santé de ces populations préoccupe particulièrement ce projet. Un détail sur lequel Martine Boï ne lésine pas. Les situations délicates liées à la santé, ils les ont connues à de nombreuses reprises. Parfois dans leur propre chair. « Il y a quatre mois, j’ai perdu mon bébé. J’ai accouché à l’Hôpital de district de Lomié, et je peux le dire aujourd’hui, mon enfant et moi avons été négligés. Personne ne m’a aidée quand j’ai signalé que mon enfant changeait de couleur, jusqu’à ce qu’il ne respire finalement plus », témoigne la jeune dame. 
Des discriminations pareilles, elle les vit chaqu...