Climat : Bafoussam étouffe

Des lèvres blanches et fendillées de Thomas T, transporteur par moto au quartier Djeleng à Bafoussam, désormais insensibles à la salive chaude, s’échappent des mots de détresse. « Il fait vraiment chaud. Et pour nous qui travaillons sous le soleil, ce n’est pas évident ». Son visage a subi un « make up » naturel, sous une température de 30 degrés à l’ombre. Une légère couche de poussière laissant le soin à ses paupières de dessiner les contours des yeux. Mais Thomas T, emmitouflé dans un épais blouson, ne compte pas se laisser faire. « On n’a pas le choix. J’ai quatre enfants et une femme. Il faut les nourrir et c’est grâce à la moto que je m’occupe de ma petite famille », fulmine-t-il. Sa famille est peut-être à l’abri du besoin grâce à la bravoure du chef, mais pas à la rudesse du climat. « On a de petites maladies à la maison ; la grippe, la toux, les démangeaisons…Ce n’est pas facile depuis quelques semaines », se plaint-il. 
Le quotidien de Thoams T et sa famille est partagé par la majorité des populations de Bafoussam et de plusieurs autres villes de l’Ouest. La région du coucher du soleil est en effet touchée par une canicule diurne et nocturne. Le soleil se lève tôt et durant toute la journée, la température avoisine les 35°C par endroit. « Il faut chaud, pas seulement en journée, mais jusqu’au milieu de la nuit. Forcément...