Prise en charge des malades mentaux : de l’amour comme il en faut
- Par Sonia OMBOUDOU
- 10 janv. 2025 12:42
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C’est l’une des thérapies administrées depuis quatre ans aux malades retirés des rues de la capitale.
Neuf enfants : sept décédés. Dame Bikele a perdu son époux et ses enfants en l’espace de dix ans. Parmi les deux qui lui restent, un est schizophrène. L’aîné étant hors de Yaoundé, la septuagénaire rend visite à son dernier né chaque semaine au « Village de l’amour » à l’Hôpital Jamot. Ce 9 janvier, elle a décidé de passer la journée avec son fils qui, visiblement prononce des paroles qu’elle saisit à peine. Au programme de la journée : divers, fous rires et marche. « Mon fils était dans une académie de foot à l’époque. Il s’apprêtait à quitter le pays pour aller poursuivre sa carrière à l’étranger lorsqu’on découvre à l’aéroport que ses papiers étaient des faux. Depuis que nous sommes rentrés de là, il n’a plus jamais été normal », raconte-telle. Malgré son état, la maman ne désespère pas, à une condition qu’il reste au « Village de l’amour ». « A la maison, il déambule et hurle partout comme un félin. Or, ici, il est plus calme, gentil et souriant. Tant qu’on me le permet, je préfère qu’il reste ici. C’est le seul enfant qui me reste à Yaoundé et je tiens tellement à lui », confie la septuagénaire.
Tout comme le fils de Mme Bikele, ils sont 131 malades mentaux à bénéficier à ce jour d’une prise en charge « sur-mesure ». Parmi eux, des pensionnaires de plus d’un an. Période qui a été mise à profit. « J’ai appris à faire des babouches, sacs et bijoux en perles. Je sais aussi tenir la maison. Si j’ai un peu de chance, je pourrais trouver un job à ma sortie », confie l’une des pensionnaires. « Je sais cuisiner la sauce d’arachide et le haricot », lance une autre, toute émue. Ces acquis, elles le doivent au Dr Laure Mengueme, coordonnateur de la campagne de prise en charge communautaire des personnes atteintes de maladies mentales et errantes à Yaoundé et à son équipe médicale. Depuis mai 2021, le projet lancé par le maire de la ville et le ministère de la Santé publique offre une prise en charge gratuite. Au quotidien, plus de 30 infirmières spécialisées en santé mentale et 20 psychologues, tous bénévoles, administrent des médicaments aux malades, veillent à ce qu&...
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