Zone de libre-échange continentale africaine : une opportunité à saisir
- Par Armand ESSOGO
- 14 avril 2025 11:49
- 0 Likes
Le tumulte financier que traverse le monde en ce moment ne laisse pas les pays africains en général et le Cameroun en particulier indifférent. A titre d’illustration, le récent colloque tenu la semaine dernière à l’Institut des Relations internationales (IRIC) pour vulgariser les atouts de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ce grand marché interafricain, pour l’Afrique et le Cameroun, au moment où le monde entier fait bloc, à travers des regroupements, pour faire face aux droits douaniers imposés par les Etats-Unis d’Amérique. Les universitaires camerounais sont montés au créneau, pour sensibiliser les communautés économiques régionales sur les avantages, de diversifier les partenariats et les marchés. A l’heure où les marchés de l’Occident menacent de se fermer à l’Afrique, les universitaires camerounais balisent le chemin pour densifier le marché interafricain. Il y va de la survie économique de nos pays au moment où les puissances économiques se font une guerre sans merci.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le monde entier vit au rythme des messages de ce dernier sur son réseau social personnel : « TRUTH Social ». C’est presque le nouveau centre de commandement du président américain dans l’impitoyable guerre commerciale qu’il mène en ce moment contre toute la planète. Arme fatale : les tarifs douaniers. Selon la météo du bureau ovale, le monde tremble, les marchés financiers s’effondrent en Amérique, en Asie et en Europe pour se relever de manière spectaculaire à la prochaine annonce du commandant en chef. Jeudi dernier aura été le sommet de ces décisions. Le désormais métronome de l’économie mondiale a décrété un cessez-le- feu de 90 jours, ramenant de ce fait les droits de douane à 10%, exception faite cependant pour la Chine. Pékin se voit ainsi imposée une surtaxe de 125% au motif, selon les Etats-Unis, que l’autre grande puissance économique n’a pas respecté les marchés mondiaux. En ce moment du côté des USA, la rhétorique officielle argue que Pékin fausse les règles du libre-échange et appauvrit l’Amérique. Washington trouve donc là, un prétexte en or pour justifier une politique commerciale agressive face au concurrent chinois et au déficit de la balance commerciale des Etats-Unis.
En d’autres termes, pour le gouvernement des Etats-Unis, un rééquilibrage passe par des mesures protectionnistes. Comme tout le monde le sait, Pékin a refusé de céder et a immédiatement répliqué à la politique douanière des Etats-Unis. La Chine a en effet annoncé, jeudi dernier, des surtaxes de rétorsion de 84 % et non de 34% comme prévu contre les produits américains. Vendredi, la riposte a gagné en intensité puisque la Chine va porter à 125% ses surtaxes sur les produits américains. Cette escalade intervient certainement en réponse à la surtaxe de 145% appliquée par Washington. Par ailleurs, pour mieux résister aux mesures économiques du camp de Donald Trump, la Chine renforce sa proximité avec l’Union européenne (UE). La Chine veut en réalité une réponse coordonnée face aux surtaxes qui viennent des Etats-Unis. En fait, Pékin dit que si le marché américain devient impénétrable, le pays va aménager un couloir avec Bruxelles. Les observateurs avertis n’hésitent cependant pas à voir une alliance de circonstance entre la Chine et l’Union européenne pour plus de stabilité du commerce mondial. Tout est possible sauf que la Chine et l’Union Européenne se livrent déjà une guerre commerciale sur les voitures électriques chinoises. On sait que l’Union européenne a décidé en octobre 2024, d’imposer 35% de droits de douane sur les véhicules chinois au motif de subventions déloyales. La Chine a aussitôt saisi l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
L’instabilité des marchés financiers que connaît le monde en ce moment a quel rapport avec l’Afrique, me poseriez-vous la question ? Sauf que Donald Trump a également sorti sa liste des mauvais élèves en Afrique. Avant la pause inattendue de jeudi dernier, les mesures protectionnistes de l’administration Trump ont frappé le continent africain. Le Lesotho (50%), Madagascar (47%), Maurice (40 %), le Bostwana (37%), la Libye (31%), l’Afrique du Sud (30%), l’Algérie (30%) et la Tunisie (28%) ont été bel et bien épinglés par Donald Trump. A compter du 9 avril courant, les produits africains exportés vers les Etats-Unis devaient être soumis à des droits de douane supplément...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires