Touche pas à mon bac !

Facebook, WhatsApp, Telegram, etc…

 

Tous les réseaux sociaux ont été inondés d’histoires de fraudes diverses autour des épreuves écrites du baccalauréat de l’enseignement général en fin mai dernier. Entre les captures d’écrans de groupes où se monnayaient certaines épreuves, des audios de candidats confirmant la bonne qualité de l’« eau » en circulation, difficile de démêler le vrai du faux et surtout de confirmer l’effectivité de cette fuite. Si l’on en croit des sources à l’Office du baccalauréat du Cameroun, des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur cette affaire. Mais ici, on reste ferme sur le fait qu’il n’y a absolument pas eu fuite. D’ailleurs, Pauline Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires, a été claire sur le sujet : « Les réseaux sociaux ne dirigent pas les examens, c’est nous qui les gérons. Nous avons réduit la circulation des sujets d’examen. Les sujets sont distribués seulement quelques minutes avant le début des examens, ne laissant aucune chance aux fuites. Aujourd’hui, c’est 30 minutes ; l’année prochaine, ce sera sur place ». Voilà qui devrait rassurer.
Ces soupçons de fraude autour de cet examen ou encore de son équivalent dans le sous-système anglophone, le GCE Advanced level, sont une rengaine familière qui date. Une situation qui ne peut qu’interpeller sur les intentions de ceux qui alimentent ces rumeurs. Une accusation de fraude, réelle ou pas, est en effet un voile de suspicion jeté sur toute une session et des milliers de candidats. Quand ce ne sont pas les fuites des épreuves, ce sont des accusations de largesse dans la notation qui courent. Comme si certains prenaient du plaisir à entretenir cette ambiance nocive. Les tricheurs existent, cela est un fait. On a encore en souvenir ces cas de candidats composant pour d’autres. En 2020, le Minesec avait ainsi reprogrammé les épreuves de physique, des sciences de la vie et de la terre et de chimie pour les sections scientifiques et technologiques après des fuites avérées. Et ces cas sont parfois légion. Et ne sont pas spécifiques au Cameroun quand ils se produisent.
Les mesures de sécurité, comme l’a expliqué le ministre, se sont renforcées au fil des années. Difficile donc de comprendre que certains candidats et une certaine opinion tombent encore dans le piège de personnes mal intentionnées. Approché par CT sur ce sujet, le chef de l’antenne régionale pour le Centre, Benoît Mekongo Ondoua, avait donné son avis sans équivoque sur le sujet : « L’Office du bac des réseaux sociaux fait son travail : la manipulation de l’opinion, la désinformation, l’ingénierie de la falsification, la tromperie. Derrière tout ça, il y a des visées politiques, les élections arrivent. Il faut tout faire pour dire que c'est mauvais au pays, même le bac va mal. Il faut tenir compte de ces enjeux politiques et de toute la méchanceté qui habite certains de nos frères et sœurs ».
Ce sont justement ces attitudes, souvent portées par des leaders d’opinion, qui ont jeté l’opprobre sur un examen dont le sérieux et la rigueur lui avaient donné une certaine valeur à une époque. Pour l’universitaire Ateba Justin, la qualité de l’enseignement qui est à remettre en cause et le niveau réel des élèves de plus en plus bas ont également contribué à l’ambiance suspicieuse autour de ce diplôme ces dernières années. « Le Bacc n’est plus vraiment le reflet de la formation reçue dans le secondaire. Il n’y a qu’à voir certains de nos bacheliers qui affichent des lacunes a...

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie