Babouches ornées: le marché se porte bien

 Vendues, 700 F à la sortie de l’usine, les sandalettes, une fois décorées, coûtent entre 1700 et 2500 F

«Sans confiances », sandalettes ou simplement babouches, sont autant d’appellations que les Camerounais emploient pour identifier les tongs en caoutchouc depuis de nombreuses années. Un nom qui a changé en « finty » depuis peu, pour désigner ces babouches ornées de plumes et poils artificiels, de cauris ou de perles. Des boutiques du marché Mokolo à Yaoundé proposent ces nouveaux accessoires de mode aux détaillants venus des marchés secondaires et directement aux clientes.
Blessing Tata Yaya, artisane décoratrice, explique que la transformation de ces chaussures n’est pas très compliquée. Mais seulement, le matériel coûte cher. « Un paquet de cauris revient à 3500 F et une babouche peut en prendre pour 500 F. J’achète la paire de babouches à 700 F. Après ornement, je la revends à 1700 F et parfois 2000 F si le client veut exporter », explique la productrice. Selon la jeune dame, 5 à 10 minutes suffisent pour orner une paire. « Quand je n’ai pas de commande, je décore 15 à 20 paires par jour. Mais quand j’ai une commande, je peux produire jusqu'à 50 paires », affirme Blessing Tata. Elle ajoute avoir déjà formé trois jeunes femmes à la confection.
Mais la concurrence est rude. « Nous ne sommes pas les seuls producteurs. Il y a sur le marché des finty qui viennent du Nigeria et se vendent moins cher », affirme un autre producteur. C...