Au-delà des projets !

Le riz fait actuellement partie des aliments de base des populations rurales et urbaines du Cameroun. Et les chiffres les plus récents, datant de 2021, l’attestent à suffisance. En effet, selon les données de l’Institut national de la statistique, le riz a représenté, pour le premier semestre de l’année sous revue, 5% de l’enveloppe globale des importations du Cameroun chiffrées à 10824 milliards de F. La demande nationale est estimée de nos jours à environ 600 000 tonnes, si l’on fait des projections en rapport avec la dernière enquête de consommation auprès des ménages (ECAM 3, 2008). Elle indiquait alors que la consommation de riz par tête d’habitant au Cameroun en 2007 coûtait une moyenne de 11.180 F en milieu urbain pour les villes de plus de 50 000 habitants. De nos jours, chaque Camerounais consomme en moyenne 26 kg du riz (soit environ 13000 F par personne) par an. Le gap à combler tourne donc autour de 450 000 tonnes, quand on sait que la production locale annuelle est estimée à 270 000 t de riz paddy (non blanchi), tous acteurs réunis et recensés à travers les 10 régions du pays. Même si les ténors sont localisés dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et accessoirement de l’Ouest. 
On comprend donc pourquoi la stratégie nationale de développement 2020-2030 a inscrit le riz parmi les sept filières prioritaires. Au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, on tire la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait pour booster la filière, la valeur d’importation cumulée atteindra les 1500 milliards de F en 2030. Il est alors question de passer à 750 000 t de riz produit localement d’ici sept ans, pour non seulement combler la demande, mais également exporter le surplus vers les pays voisins. Pour y arriver, le gouvernement pense à élargir, de façon exponentielle, les surfaces destinées à la riziculture ; impliquer plus amplement des acteurs du secteur privé, mécaniser la chaîne de production, etc.  Coût estimatif de cette noble ambition : 742 milliards de F dont la m...