Lutte contre le blanchiment de capitaux: l'Afrique centrale en ordre de bataille
- Par Virginie ONANA
- 07 sept. 2017 22:13
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De nouvelles orientations adoptées mardi dernier à Brazzaville, au cours de la 7e plénière ordinaire du Groupe d’action contre le fléau.
Opérationnalité des agences nationales d’investigations financières (ANIF), examen et adoption du rapport de l’étude sur le change manuel et le transfert de fonds et valeurs, examen et adoption du rapport d’activité 2017 à mi-parcours et du budget 2018, examen de la demande d’admission de la France en qualité d’observateur. Tels sont les principaux points qui ont animé la 7e plénière ordinaire du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (GABAC), une institution spécialisée de la CEMAC. La rencontre s’est déroulée mardi 05 septembre à Brazzaville au Congo, sous la présidence de Calixte Nganongo, ministre congolais des Finances et du Budget, président en exercice du GABAC.
Prenaient part aux travaux, les représentants de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC) ainsi que les observateurs de plusieurs structures dont l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). La République démocratique du Congo (RDC) a assisté aux travaux pour la première fois, en qualité de membre associé. Le Cameroun, membre statutaire, était représenté par une délégation conduite par Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la présidence chargé de la Défense.
Après une journée entière de délibérations à huis clos, la rencontre s’est achevée sur plusieurs résolutions. Parmi elles, un meilleur encadrement des organismes à but non lucratif (OBNL) dans les Etats membres du GABAC, afin de les préserver d’entités qui pourraient les utiliser pour financer le terrorisme. « Nous avons fait une étude sur le risque d’utilisation abusive des OBNL à des fins de financement du terrorisme et on a relevé des cas, notamment au Cameroun et au Tchad. Il nous a donc semblé opportun de proposer aux Etats un texte harmonisé dont ils s’inspireraient pour faire des lois qui entrent dans cette philosophie », a expliqué Désiré Geoffroy Mbock, secrétaire permanent du GABAC.
Le Groupe a également engagé les Etats à mettre en œuvre l’opérationnalité des ANIF et des cellules de renseignement financier pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme. Par ailleurs, indique le communiqué rendu public à la fin des travaux, « dans le cadre de l’élargissement de sa coopération, la plénière a accordé le statut d’observateur à la république de France ». Pour ce qui est du budget, l’exécution 2017 à mi-parcours a été « appréciée » et l’enveloppe 2018 approuvée.
Désiré Geoffroy Mbock: « Des centaines de milliards blanchis en 2015 »
Secrétaire permanent du GABAC
M. le secrétaire permanent, quelle est l’ampleur du phénomène de blanchiment d’argent aujourd’hui dans la sous-région ?
Il faut d’emblée comprendre que quand on parle d’argent, il ne s’agit pas seulement de détournement de fonds et de corruption. Au Cameroun par exemple, les résultats des travaux de l’ANIF révèlent que, autant il y a quatre ou cinq ans les détournements de fonds étaient l’objet principal des déclarations de soupçons, aujourd’hui, la tendance est plutôt à la cybercriminalité. C’est pour dire qu’on ne peut blanchir de l’argent que s’il a été mal acquis. Donc, l’argent issu de la vente de la drogue, du trafic des êtres humains, qui rentre dans le circuit normal pour se donner un aspect licite est blanchi. Les derniers chiffres disponibles aujourd’hui sont ceux du Cameroun qui, en 2015, parlaient de plusieurs centaines de milliards de F. Mais, il ne s’agit que des flux repérés. Il appartient toujours à la justice de dire le droit et de donner les chiffres réels. Donc il nous est parfois difficile de donner des chiffres exacts. C’est pourquoi nous souhaitons que les magistrats nous retournent les chiffres une fois que leur travail est terminé, pour que nous soyons au même niveau d&...
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