Dans plusieurs établissements de Yaoundé, les élèves souffrant d’un handicap sont logés à la même enseigne que tous leurs camarades
Il est 9h15 ce mardi 12 juillet 2017. Pour les élèves de 4e espagnol du lycée de Nkol-Eton à Yaoundé, c’est l’heure du cours de mathématiques. Dans cette salle, toute l’attention des 40 apprenants est portée sur la voix de l’enseignant. Parmi eux, le jeune Kaptip, non-voyant suit attentivement la leçon. Il passerait presque pour un élève ordinaire. C’est en s’approchant de sa table que l’on remarque son handicap. Au lieu d’un cahier et d’un stylo, il utilise un poinçon et une tablette, pour prendre des notes. Pendant le cours, le jeune homme n’hésite pas à stopper l’enseignant pour lui demander plus de précisions. De temps en temps, ce sont ses voisins de banc qui lui répètent les explications de l’enseignant. C’est ainsi qu’il s’en sort depuis la classe de 6e. « Je suis bien traité depuis mon arrivée dans cet établissement. J’ai la chance de cheminer avec mes camarades depuis des années, et je peux compter sur eux pour arriver en classe sans difficulté. Même pour m’alimenter pendant la récréation, mes amis me guident jusqu’à la cantine, ou alors m’aident à acheter à manger, lorsque je n’ai pas envie de me déplacer », relate-t-il.
Ce n’est cependant pas sans difficultés. « J’ai juste quelques soucis avec certains nouveaux enseignants, qui ne sont pas encore habitués à mon handicap. Au lieu de s’appesantir sur des explications, ils préfèrent écrire au tableau et oublient que je ne peux pas lire. Lorsque c’est le cas, je me rends chez l’assistante sociale qui se charge de les sensibiliser. Mais ces derniers finissent par s’adapter quelques semaines après le début des cours », explique-t-il.
Dans le bâtiment opposé, Clautilde Ngwemeta donne le cours d’anglais en classe de 3e. Cette année, elle tient deux élèves déficients auditifs. « Un cours de langue avec ce type d’apprenants n’est pas facile, mais ça fait deux ans que je travaille avec eux. J’ai trouvé des astuces. C’est vrai qu’au début c’est un peu pénible car la déontologie veut que l’enseignant fasse constamment le tour de la classe pendant qu’il dispense son cours. Mais avec les déficients auditifs, il faut rester devant eux et surtout bien articuler pour qu’ils puissent lire sur nos lèvres», développe-t-elle. Comme ces élèves handicapés, 40 autres font partie de l’effectif de cet établissement depuis le début de la rentrée 2017. Selon le proviseur, Clémentine Onambelé Bindzi, plusieurs dispositions ont été mises en place afin que ces élèves handicapés se sentent intégrés.
Thérèse Carolle Alima: « L’enfant handicapé est prioritaire lors des recrutements »
Chef de service de l’action sociale au lycée bilingue de Nkol-Eton
Comment vous organisez-vous pour éduquer les enfants ordinaires et ceux souffrant d’un handicap ?
Le lycée bilingue de Nkol-Eton, comme certains établissements secondaires publics, vise une inclusion scolaire. C’est pourquoi, il accueille tout type d’handicapés. Dans notre établissement, il a été mis en place un service social car, ces cibles du ministère des Affaires sociales ont besoin d’un encadrement spécifique. C’est pourquoi, ce service joue alors un rôle de plaidoyer entre l’administration, les enseignants et ces élèves. Dans l’optique de l’inclusion sociale, les élèves handicapés ne sont pas mis à part, ils sont enseignés dans les mêmes salles de classe que les enfants ordinaires. Pour mieux répondre aux besoins de chacun, nous prenons en charge ce type d’élève selon son handicap. Pour les non-voyants, ils utilisent leur matériel didactique spécifique et écrivent en braille. Lors des examens, il y a un transcripteur qui est là pour transcrire les épreuves du braille au français ou a...
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