Stratégie contreproductive

Regard

Le boycott est-il la stratégie indiquée pour mieux se faire entendre et obliger l’adversaire en position dominante à accéder à la revendication exprimée ? Rien n’est moins sûr. Car l’histoire, ici comme ailleurs, montre que la politique de la chaise vide a rarement permis à ceux qui la pratiquent d’obtenir les résultats escomptés. Surtout lorsqu’ils ont en face un adversaire puissant qui n’a point besoin de négocier pour faire prévaloir ses options.

Malgré cette évidence, le SDF, premier parti de l’opposition, a choisi la voie du boycott pour exprimer au Parlement son désaccord avec l’ordre gouvernant en ce qui concerne la gestion de la crise dite anglophone.

C’est ainsi que pour mettre la pression sur le gouvernement, les deux présidents des groupes parlementaires de cette formation politique ont publié, le 14 novembre 2017, un communiqué dans lequel on peut lire qu’« au vu de l’impuissance du Parlement pour ce qui est de la crise anglophone, les groupes parlementaires SDF des deux chambres ont décidé de suspendre leur participation aux séances respectives d’ouverture des deux chambres et se réservent le droit de maintenir cette position pour le reste de la session si des mesures adéquates ne sont pas prises, mesures parmi lesquelles un débat inscrit et ouvert au Parlement sur la crise anglophone ».

En d’autres termes, le SDF dit ceci : si un débat n’est pas inscrit et ouvert au Parlement sur la crise anglophone, il va poursuivre sa politique de la chaise vide pendant toute la session parlementaire ouverte mardi dernier. Dès lors, se posent plusieurs questions : en procédant de la sorte, quelle chance le SDF a-t-il d’infléchir la position du pouvoir en relation avec la crise en cours ?

Est-il plus judicieux et avantageux pour le SDF de s’exprimer plutôt dans la rue pour parvenir à ses fins ? A l’analyse, les parlementaires du SDF représentent certes une frange non négligeable de la popu...

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