Kildadi Taguiéké Boukar, Gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Monsieur le gouverneur, vous avez évalué la situation sécuritaire en milieu agropastoral. Au cours de cette concertation, il est ressorti que la sécurité des éleveurs est de plus en plus menacée. Quel est l’ampleur de ce phénomène ?
Cette réunion fait suite à notre rencontre de janvier 2016 où nous avions pris certaines résolutions en matière de sécurité. Aujourd’hui nous sommes venus évaluer ensemble les efforts et les progrès faits dans la lutte contre l’insécurité rampante dans notre région en l’occurrence le phénomène d’enlèvement des personnes contre demande de rançon et le vol de bétail qui perdure. Il s’agit pour nous de réitérer des dispositions adaptées à la situation et d’une remobilisation des uns et des autres, notamment les chefs traditionnels, les autorités administratives, les ministres de culte, les forces de maintien de l’ordre et les comités de vigilance autour d’une synergie d’actions pour mener une lutte efficace contre l’insécurité dans notre région. Le phénomène est de plus en plus maîtrisé.
Concernant donc ces prises d’otages avec demande de rançon, quelle est la situation à l’heure actuelle ?
Il ressort de cette évaluation faite que la tendance relevée en 2015 et qui faisait état de 20 enlèvements par semaine est en baisse. Notre bilan est positif dans la mesure où depuis que nous avons tenu notre première assise, on a enregistré seulement 20 cas d’enlèvements concernant 60 personnes en onze mois. Le paiement de rançons est également en baisse. Car les populations ciblées par les preneurs d’otages ont compris qu’en payant la rançon, on ne résout pas le problème mais plutôt on complique la situation. C’est dire que nos actions ont porté leurs fruits. Nos stratégies ont pu empêcher aux bandits de sévir dans certaines localités de la région. Et si on ne parle plus d’enlèvements dans certaines localités, c’est parce que la stratégie a été suivie par les populations et les chefs traditionnels. Nos forces de défense et de sécurité veillent. Et en collaboration avec les autorités traditionnelles, les comités de vigilance et les populations, ils arrivent à stopper les actions des malfrats et à les neutraliser. Nous pensons que si nous travaillons en synergie, on pourra endiguer le phénomène et c’est ce qui est en train d’être fait dans la région de l’Adamaoua avec notre nouvelle stratégie que nous venons d’élaborer. Une fois que ces...
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