Albert Kamga: «Sur les réseaux sociaux, il y a chez certains auteurs un besoin maladif d’exister »

Les explications de l'inspecteur chargé des questions techniques au Minpostel, expert en TIC.


Qu'est-ce qui  peut expliquer la multiplication dérives observées sur les réseaux sociaux, avec la publication des informations erronées et des images indécentes ?

Sans être psychanalyste, puisqu’il s’agit bien des questions de psychanalyse, il faut faire la différence entre d’un côté, les publications de bonne foi qui sont l’œuvre de personnes qui simplement ne mesurent pas la portée de leurs actes, qui n’ont pas suffisamment intégré que des mineurs et même des personnes majeures peuvent en être choqués ou traumatisés pendant  longtemps, et, de l’autre côté,  les publications visant à satisfaire chez leurs auteurs un besoin maladif d’exister. C’est le cas surtout de la diffusion de fausses informations. S’agissant de ce dernier cas, l’ampleur du problème tient de la forte capacité de relais qu’offrent les réseaux sociaux. En quelques minutes et même secondes, des millions de personnes ont connaissance de la fausse information qu’elles peuvent, de bonne foi, contribuer à disséminer, dans certains cas pour sensibiliser des proches ou des relations contre un danger que l’on croit imminent.

Comment  contrôler le contenu de ces publications sur les réseaux sociaux?

D’abord au niveau de chacun de nous, il faut faire attention aux approbations d’amis. Il y a comme une course à qui aura le plus grand nombre d’amis sur les réseaux sociaux. Ensuite, il y a le contrôle technique qui peut être mis en œuvre, notamment pour filtrer le contenu avant diffusion ou pour signaler l'illicéité d’un contenu à l’équipe de gestion de la plate-forme concernée. Il y a enfin le contrôle légal qui intervient en général a posteriori. L’interaction avec l’équipe de gestion de la plate-forme est d’autant plus aisée que ladite plate-forme est soumise à la réglementation du pays. Dans la configuration actuelle, que ce soit avec Facebook, WhatsApp et autres sans publicité, il se trouve que ce n’est pas le cas et que le retrait ou le maintien d’un contenu illicite dépend entièrement du bon vouloir des responsables respectifs des plates-formes des réseaux sociaux.

Y-a-t-il des mécanismes mis en place par le Minpostel pour atténuer, voire stopper les dégâts causés par ces informations?

Le Minpostel a préparé, de concert avec les autres administrations et parties prenantes, l’avant-projet de loi qui a abouti à la loi N° 2010/012 relative &ag...

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