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- Par Marie Claire
- 22 oct. 2018 11:16
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Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel proclame les résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre. C’est un grand jour pour le Cameroun, l’épilogue d’un long processus entamé depuis le 9 juillet, date de la convocation du corps électoral. Au terme de cette procédure, les Camerounais peuvent légitimement être fiers de leur système démocratique. Il a permis de choisir démocratiquement et sans incident majeur l’homme qui présidera aux destinées du Cameroun pour les sept prochaines années.
Enclenché dans le sang et les larmes, en ces années 90 désignées comme « années de braise », le modèle camerounais du pluralisme politique et social appliqué aux élections a donc gagné en visibilité, en efficacité et en consensus. Alors que l’administration faisait progressivement place à une structure autonome de gestion des élections -Observatoire national des élections (ONEL), puis Elections Cameroon (ELECAM)- les listes électorales étaient informatisées, la biométrie introduite.
En outre, au cours de l’année en cours, le Conseil constitutionnel, acteur majeur du système électoral, annoncé depuis la dernière révision de la Constitution en 1996, était enfin mis en place pour compléter l’échiquier et jouer son rôle d’arbitre. Ce qu’il a fait avec sérieux et application, avec un parti pris pour la transparence que les Camerounais ne cessent de louer. Cette évolution, qui a apaisé bien des aigreurs et bien des antagonismes dans la société, est sans aucun doute le fruit d’une recherche de consensus entre le pouvoir et les autres acteurs politiques, notamment ceux de l’opposition, sur les principes éthico-politiques qui fondent ce système.
On peut donc affirmer sans risque de se tromper que les résultats qui seront rendus publics ce jour procèdent d’une organisation de longue haleine, née d’une volonté politique de moderniser l’arsenal juridique électoral, lui-même issu d’un dialogue constructif entre les décideurs et les forces vives. Dès lors, on ne peut tolérer que certains politiciens, alors que l’arbitrage électoral s’est déroulé, pour ainsi dire sous leurs yeux, prennent prétexte de leur défaite pour appeler les Camerounais à manifester dans les rues, comme en 1991, et comme si nous devions marcher à reculons vers l’avenir.
Il serait en effet navrant, 30 ans après l’ouverture démocratique, d’en arriver là. En observant la réaction mitigée de la majorité des Camerounais face à ces appels à la violence de rue -l’exemple de Douala hier, qui a vaqué à son train-train habituel - on en conclut que le temps et les péripéties, mais aussi la conduite particulièrement ouverte de l’élection du 7 octobre, ont façonné des citoyens plus éclairés, plus concernés et plus matures. Ils ne se laisseront pas manipuler par des hommes politiques qui avaient si peu le sens de l’intérêt général et du compromis qu’ils n’ont pas pu créer une coalition dans leur propre intérêt, afin de se mesurer à un adversaire politique de la trempe de Paul Biya.
Tout au long de ces jours d’attente des résultats, l’on a noté avec admiration la lucidité des Camerounais sur la situation qui prévaut. D’un côté, il y a les résultats du scrutin qui traduisent la volonté claire des citoyens, le choix libre et souverain du leader, celui qui incarne le mieux l’unité, la paix et la prospérité. De l’autre, il y a une poignée de candidats malheureux qui, poussés par leurs soutiens occultes ou déclarés, entendent enflammer la rue. Et capturer le pouvoir comme par mégarde, au milieu de la confusion générale qu’ils espèrent créer. Les Camerounais ordinaires font d’ailleurs remarquer que certains partis politiques n’ont pas pris le temps, longtemps avant l’échéance présidentielle, de quadriller le pays pour aller à la rencontre des militants de base, afin de les sensibiliser à l’élection, à ses modalités, en particulier à la représentativité dans l...
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