Signe des temps

La femme du septentrion traîne  l’image d’une épouse « casernée » dans le « saaré ». Même s’il est vrai que cette vision n’est pas globalisante dans toutes les réalités culturelles du septentrion. A cause des pesanteurs socioculturelles et religieuses, l’émancipation de la femme du septentrion a pris quelque retard par rapport à celle de ses compatriotes de la partie méridionale. Fort heureusement, l’action des pouvoirs publics en faveur de l’éducation, le plaidoyer du ministère en charge de la promotion de la femme et de la famille, l’accès de plus en plus au trône des chefs instruits, semblent briser ces barrières moyenâgeuses. Il ne pouvait en être autrement lorsque l’on sait que l’émergence que prône le président de la République, Paul Biya,  a une dimension holistique. On ne saurait envisager le développement économique, social et culturel d’un pays comme le Cameroun avec certaines femmes qui doivent rester « encagées ». Dans les trois régions septentrionales, la situation de la femme a connu beaucoup de mutations positives. La scolarisation de la jeune fille est en nette évolution. Le taux de présence féminine dans les universités et autres établissements d’enseignement supérieur aussi. Sur le plan politique, le chef de l’Etat a pris le ferme engagement d’impliquer les femmes dans les cercles décisionnels. On le perçoit depuis quelques années dans la préfectorale, les collectivités territoriales décentralisées, au sein du parlement, dans le commandement militaire. Le commandement traditionnel ne devrait pas être en reste. Surtout que dans le septentrion, les têtes enturbannées étaient jusqu’ici exclusivement masculines. Les temps ont donc changé. L’on parle dans les trois régions septentrionales  plus de 100 femmes qui ont fait leur entrée dans la « faada ». Dans cette « petite » révolution du palais, on doit une fière chandelle au lamido de Banyo Mohaman Gabdo Yaya qui est le premier à casser la baraque en nommant depuis 2016  des femmes notables. Il doit certainement cette audace (envers les caciques de son régime) à son statut d’ancien haut fonctionnaire et de sénateur aujourd’hui. Mais le cas le plus emblématique reste celui du lamidat de Rey-Bouba, chefferie traditionne...