« Le retour de la sérénité est consolidé »

Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de l’Adamaoua.

Monsieur le gouverneur, la région de l’Adamaoua a défrayé la chronique ces dernières semaines pour des problèmes de sécurité.  Quel est l’état de la situation sécuritaire de la région de l’Adamaoua ?
La région de l’Adamaoua se porte relativement bien. S’agissant du volet sécuritaire, la sérénité est revenue. Nous n’avons pas d’otages gardés quelque part. Les anciens otages ont été libérés. Il y a une semaine, tous les 26 otages qui étaient gardés çà et là dans la région ont recouvré leur liberté. Ils ont regagné leurs familles. Nous pouvons dire que le phénomène de prise d’otages avec demande de rançons n’est plus perceptible dans notre région. Les mesures traditionnelles que nous avons prises ont été renforcées, comme vous le savez, par les mesures préconisées par le chef de l’Etat qui a pris toute la mesure de la situation. Tout cela a contribué à persuader, à dissuader les malfrats qui ont dû replier. Est-ce qu’il faut penser que c’est un repli tactique ? Je ne le pense pas. Les bandits savent désormais que toutes les mesures sont prises pour les traquer. Avec l’impulsion du chef de l’Etat, il n’y a plus d’amusement. Mais la vigilance reste de mise. En cette matière, il n’y a pas d’insécurité zéro. Il y a quelques poches de bandits au niveau de la frontière avec la RCA et le Nigeria. Mais, tout cela est vraiment circonscrit. Nous avons identifié les couloirs empruntés par ces bandits.
L’Adamaoua est-elle définitivement sortie de la zone rouge ?
A mon sens, l’Adamaoua n’a jamais été dans la zone rouge. Cette appréciation a été faite par des gens qui ne maîtrisaient pas réellement la situation sécuritaire sur le terrain. Seuls ceux qui sont en charge du maintien de l’ordre pouvaient donner l’information et dire si l’Adamaoua était dans la zone rouge ou non. Cela n’a jamais été le cas. Certes  la région a connu, à la faveur des perturbations politiques survenues dans certains pays voisins, des incursions des bandits venant du Tchad ou de la RCA. Cette situation ne pouvait pas nous déterminer à placer l’Adamaoua dans la zone rouge. Le retour de la sérénité est consolidé. L’insécurité est jugulée. Les populations vaquent de plus en plus à leurs activités. De nouveaux investisseurs frappent aux portes de la région de l’Adamaoua.
L’insécurité migre néanmoins déjà dans les grandes agglomérations. Quel est le dispositif pour enrayer ce nouveau front ?
A un moment donné, quand nous avons maillé la zone rurale, ces bandits ont replié dans les grandes agglomérations comme les villes de Ngaoundéré, Tignère, Meiganga, Tibati. Aussitôt que nous avons enregistré quelques cas d’actes de banditisme en milieu urbain,  nous avons tout de suite pris des mesures importantes comme des opérations de bouclage qui sont maintenant organisées systématiquement dans les grandes villes de notre région, notamment à Ngaoundéré. Depuis que nous avons sign&eac...

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