Lutte contre le discours haineux : la « Commission Musonge » monte au créneau

Le message en lui-même tient en 192 mots, pour ce qui est de la version française, et 148 pour celle en anglais. Il est de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM). « Non au discours haineux ! » La structure dirigée par Peter Mafany Musonge a choisi d’aller au front contre la prolifération des discours de la haine qui ont envahi l’espace médiatique camerounais depuis plusieurs mois. On les retrouve via les réseaux sociaux, la presse audiovisuelle et même écrite. Une dérive qui n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur ces derniers mois, malgré les multiples efforts déployés par les pouvoirs publics pour la contrecarrer. Dans le cadre de l’opération qui prend effet dans les prochains jours, il s’agira de rappeler aux uns et aux autres que le Cameroun, en dépit des quelques 300 groupes ethniques qui y vivent, demeure une seule entité, un seul peuple. Une unité dans la diversité qu’il convient de préserver, selon cette instance créée par le président de la République le 23 janvier 2017. Avec des missions bien précises : maintenir la paix, consolider l’unité nationale du pays et renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre ensemble des populations camerounaises. Pour la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, ce fléau est une menace sérieuse au vivre-ensemble et à l’harmonie au sein des populations camerounaises. Un danger contre lequel elle entend s’élever dans le souci de préserver l’unité et l’intégrité du territoire national qui peuvent être menacés par cette montée de la haine dans les discours de certains compatriotes.

Il convient de souligner que la montée des réseaux sociaux est sans contexte venue accélérer la recrudescence de ces discours. Très souvent utilisé sous le terme anglophone de « hate speech », le discours de la haine désigne un type de discours qui attaque une personne ou un groupe de personnes sur la base de caractéristiques diverses. Celles-ci peuvent être liées à la race, au sexe, à l’âge, à la tribu et même à la religion. L’on a encore à cet effet à l’esprit, cette vidéo devenue virale via les réseaux sociaux. Il s’agissait simplement d’un appel au génocide d’une communauté ...