SPÉCIAL AN 37: des ambitions intactes
- Par Gregoire DJARMAILA
- 06 nov. 2019 11:34
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Le Cameroun a survécu à toutes les prédictions apocalyptiques. Les différentes crises sociopolitiques et économiques qu’il a traversées étaient toutes de nature à briser sa cohésion nationale et rompre ses équilibres macro-économiques. Mais en dépit de tous ces soubresauts et de cette grisaille, le pays garde sa stabilité. C’est un cas unique dans la sous-région comme le témoigne le récent rapport de Mood’ys, l’une des trois grandes agences de notation financière dans le monde. Le septennat qui a commencé il y a un an, s’est ouvert pratiquement sur plusieurs crises que le président de la République à qui le peuple, a renouvelé sa confiance, gère avec beaucoup de tact. Des conjonctures qui ont freiné notre marche vers l’émergence promise par Paul Biya. On était pourtant bien parti avec les projets structurants de première génération. Des réalisations qui, si elles étaient toutes finalisées, devaient projeter le Cameroun dans la modernité et l’émergence. Depuis 2015, la guerre contre la secte terroriste Boko Haram capte une bonne partie des ressources budgétaires. La surveillance et la protection de notre frontière avec la République centrafricaine, en proie à une instabilité permanente a nécessité une mobilisation de moyens logistiques et financiers importants. Pendant que qu’on notait une accalmie sur les deux fronts, un troisième s’est ouvert dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest grevant ainsi les dépenses sécuritaires. La tension post-électorale n’est pas en reste. Toutes ces velléités déstabilisatrices s’opèrent dans un contexte où la crise économique et financière provoquée par la chute des cours mondiaux du pétrole (et des autres matières premières) est particulièrement ressentie dans la sous-région. Au milieu de ces eaux fortement agitées, le bateau Cameroun tient bon. Son gouvernail est fermement bien tenu. L’expérience de son capitaine constitue un avantage comparatif. La résilience de l’économie camerounaise, saluée par les institutions et les agences de notation financières internationales tient à sa diversification. Mais, nous ne devons pas nous glorifier de cette résilience. Il nous en faut plus pour parvenir au seuil de l’émergence.
Il y a un an, lorsqu’il prêtait serment « devant le peuple » pour son nouveau septennat, baptisé septennat des « Grandes opportunités », le chef de l’Etat disait : « Contre vents et marées, nous avons maintenu notre cap vers l’émergence ». Paul Biya a proposé que l’objectif de l’émergence soit être érigé « en grande cause nationale qui mobilise l’ensemble de nos concitoyens afin de faire du Cameroun un pays moderne et socialement avancé ». Pour cela, les lignes doivent véritablement bouger. L’administration publique doit sortir de sa torpeur et se réinventer pou...
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