Présidentielle en Côte d’Ivoire : les grandes manoeuvres ont commencé

A moins d’un an du scrutin, le pays des Eléphants vit déjà un avant-match qui promet de chaudes empoignades.

Les Ivoiriens se rendront aux urnes le 31 octobre 2020 pour élire le successeur à Alassane Ouattara qui achève son deuxième quinquennat à la tête de l’Etat. A onze mois de ce grand-rendez-vous électoral, la scène politique ivoirienne connait déjà une certaine effervescence avec à la manoeuvre les mêmes acteurs qui sont en vue depuis les trois dernières décennies. Au fur et à mesure que l’on s’approche de cette date, la pression monte dans le pays. Entre nouvel appel au soutien de la communauté internationale, rapprochement et incertitudes, l’arène politique ivoirienne a de quoi tenir en haleine l’opinion jusqu’à échéance.

La commission électorale divise

A l’invitation des autorités ivoiriennes, une mission de l’Organisation des Nations unies (ONU) vient de séjourner à Abidjan en Côte d’Ivoire. Conduite par Simon- Pierre Nanitelamio, directeur adjoint de la division de l’assistance électorale de l’ONU, celle-ci est appelée à prêter main forte à la Commission électorale indépendante (CEI) dans l’organisation de la présidentielle de 2020. Alors qu’à moins d’un an de l’échéance, cette dernière ne fait pas encore l’unanimité entre pouvoir, opposition et société civile qui n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons sur sa composition.

Alassane Ouattara maintient le suspense

Alors qu’il achève en 2020 son deuxième mandat de cinq ans, le président sortant a la possibilité de se représenter pour un nouveau mandat, conformément à la Constitution adoptée en 2016 levant le verrou sur la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Mais, Alassane Ouattara continue d’entretenir le flou autour de sa candidature. «J’aurai 78 ans l’année prochaine, mes médecins me disent que je suis en parfaite santé (…) Je ferai savoir (ma décision) en 2020. (…) Je vais prendre ma décision au moment opportun et sur la base de ce que mon parti me dira de faire. La Constitution me permet de faire deux autres mandats», a-t-il indiqué en août dernier au cours d’une interview accordée à la télévision nationale ivoirienne.

Laurent Gbagbo, incertain

Bien qu’acquitté en janvier dernier à la Cour pénale internationale (CPI), cette figure historique du Front patriotique ivoirien (FPI) reste encore à résidence surveillée en Belgique et ne peut rentrer en Côte d’Ivoire comme il l’a toujours souhaité. La chambre d’appel devra encore examiner la demande en appel de la procureure. Au pays, ses partisans caressent patiemment l’espoir d’un retour de leur «héros» avant octobre 2020...

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