« La véritable mobilisation pour le climat doit être populaire »
- Par Sainclair MEZING
- 30 déc. 2019 14:00
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Pr Saïbou Issa, historien, spécialiste des Relations internationales et directeur de l’Ecole normale supérieure de Maroua.
L’année 2019 dans le monde a été marquée par la rencontre le 28 janvier à Hanoï au Vietnam entre les présidents américain, Donald Trump et nord-coréen, Kim Jong-un. Jusqu’ici, aucune avancée majeure sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Qu’est-ce qui peut être fait en 2020 pour sortir de l’impasse actuelle ?
La diplomatie nucléaire en Asie doit être lue dans une perspective globale incluant les enjeux stratégiques des aptitudes nucléaires des pays d’importance moyenne sur l’échiquier militaire mondial. La proximité de ces pays avec une des grandes puissances rivales du moment, ou le risque qu’ils soutiennent des mouvements hostiles aux logiques d’équilibre dans des zones fragiles, sont au cœur des discussions qui n’en finissent pas sur l’endiguement de la course aux armements, en particulier l’accès au club nucléaire. La situation de la Corée du Nord est assimilable à celle du Pakistan, car ce sont deux pays dont la nucléarisation est consubstantielle aux rivalités de la Guerre froide. Prise isolément, la Corée du Nord ne représente pas un danger systémique. C’est le risque que ses agissements enclenchent les tutorats américain et chinois sur Séoul et Pyongyang respectivement, qui donnent à la question nucléaire coréenne l’intérêt qu’elle revêt. Pour les leaders successifs de la Corée du Nord, les bruissements qu’ils font de temps à autre en testant un missile peuvent être perçus comme des marques d’une logique complexe de pérennisation d’une posture à rentabilités variables. De ce fait, les rencontres entre les leaders américain et coréen ne pourraient aboutir à des changements fondamentaux que si la Chine, soutien de la Corée du Nord, y trouve un intérêt. Cet intérêt pourrait revêtir la forme d’un allègement substantiel du dispositif militaire américain dans la région. Ce n’est pas demain la veille. En outre, la Corée du Nord ne me semble pas si intéressée par une fréquentabilité internationale passant absolument par un bon comportement nucléaire. Du côté de Washington, il reste ardu de maintenir une politique crédible de fermeté vis-à-vis de l’Iran et ne pas, tout au moins pour la forme, afficher la même attitude à l’égard de la prolifération nucléaire partout.
Une nouvelle page des relations entre la Russie et l’Afrique a été ouverte au cours d’un sommet organisé en octobre dernier à Sotchi. Comment dès 2020, l’Afrique peut-elle commencer déjà à tirer profit de ce partenariat ?
Depuis les années 1990, l’Afrique est sortie des compartimentations géopolitiques qui limitaient les regroupements aux liens traditionnels avec leurs anciennes puissances coloniales. La quête de collaborations économiques, de débouchés, de sources d’énergie, ont diversifié les partenariats avec l’Union européenne, le Brésil, la Turquie, la Chine et plus récemment la Russie. A Sotchi, la Russie a manifesté une forte volonté de retour sur un continent dont elle s’était retirée à l’implosion de l’Union soviétique. La nouvelle donne est surtout commerciale. Pour l’instant, c’est l’approvisionnement en équipements de défense et de sécurité qui semble être en tête des priorités, le continent africain étant en proie à des menaces croissantes requérant une technologie militaire plus fine et adaptée à la réponse aux menaces militaro-criminelles actuelles. Il est envisageable que la diversification des partenaires bénéficie au marché africain, si le jeu de la concurrence permet de discerner entre les offres. A condition, bien entendu, de considérer le transfert des technologies, le renforcement des outils de transformation locale, le développement des chaines de valeur et l’ouverture de nouvelles de production.
La conférence climat organisée à Madrid en Espagne s’est achevée sur un constat d’échec général, les grands pollueurs n’ayant pris aucun engagement concret. Qu’est-ce qui peut être fait pour rectifier le tir en 2020 surtout avec le départ annoncé des Etats-Unis de l’accord de Paris ?
Le débat sur le changement climatique et les voies pour infléchir l’effet de serre pose la question holistique des modes de consommation. Les sociétés industrielles sont renforcées par l’ultralibéralisme qui prévaut depuis que la production des richesses prime sur la préservation du bien-être consécutivement à la mondialisation. De ce fait, les critiques cont...
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