Coronavirus : ne jouons pas avec le feu !

Un tweet du ministre de la Santé publique et trois tweets du ministre de la Communication, pour passer le même message : l’insouciance qu’affichent bon nombre de Camerounais depuis quelques jours risque de nous perdre. Elle est clairement de nature à favoriser la propagation rapide de l’épidémie de coronavirus chez nous. Les deux membres du gouvernement s’appuient sur des comportements regrettables observés depuis que les pouvoirs publics ont pris des mesures de confinement mardi dernier. Les 13 mesures gouvernementales, couplées aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé étaient pourtant faites pour amener l’ensemble des citoyens de ce pays à prendre la mesure de la gravité du mal qui se trouve désormais bien parmi nous et qui pourrait faire encore bien plus de dégâts. 
Mais que voit-on dans les grandes villes ? Des regroupements persistants de plus de 50 personnes. Des dizaines de « viveurs » attablés au bouillon du dimanche, exactement comme avant, des centaines de sportifs du week-end agglutinés dans les sites habituels, des taxis et des motos taxis surchargés, des femmes qui promènent allégrement leurs enfants en bas âge dans ces foules compactes. Voilà donc comment plusieurs d’entre nous montrent leur réaction face à la menace du Covid-19 : un train-train quotidien à la limite de l’arrogance. Comme si beaucoup continuent de croire que cette épidémie qui gagne le monde centimètre carré par centimètre carré va les contourner. Comme si c’était l’affaire des autres. 
L’escalade des chiffres aux cours des dernières heures est pourtant là pour indiquer à tous les sceptiques et aux insouciants notoires, que le mal frappe à leur porte. En une semaine le nombre de cas détectés de source officielle est passé du simple au quadruple. De la dizaine de personnes contaminées mardi dernier à la veille de l’entrée en vigueur des mesures gouvernementales, l’on en était ce week-end à une quarantaine, avec des dizaines de personnes en observations, qui pourraient bien grossir les rangs.
C’est donc dire que l’heure est grave, pour ceux qui continuent d’en douter.  Et c’est ici que résonne à nouveau l’appel à la responsabilité lancé par le président de la République mardi dernier. Une responsabilité individuelle et collective qui doit amener chacun à prendre conscience de chaque geste qu’il pose. Se protéger et protéger les autres est pourtant l’impératif du moment. Il concerne tout le monde : tous ces passagers des vols ayant atterri au Cameroun au cours des derniers jours, et qui se font encore attendre, tous ceux qu’ils ont côtoyés depuis leur arrivée. La responsabilité est tout aussi grande pour la majori...