Tendance : les recettes de grand-mère font fureur

« Ce mercredi, c’est aloès vera ! » Richard E., habitant de Bonapriso, dans une conversation entre amis sur le Covid-19 et les moyens de se préserver contre le virus, partageait ainsi les astuces familiales. Tout un programme : « A la maison dimanche, nous avons bu du jus de ndolè. Un demi-verre pour les enfants et un verre pour les adultes. Lundi, c’était ail et gingembre. » Comme Richard, bon nombre d’habitants de la ville de Douala se sont tournés vers les recettes de grand-mère en ce mois de mars 2020, pensant se prémunir contre le coronavirus sans même passer par la case médecin. Et dans ce système D, c’est chacun qui choisit ses breuvages et règle ses doses.
Si Viviane O., résidente à la Cité des Palmiers, a opté pour une version soft d’automédication, avec une décoction à base de gingembre, citronnelle et miel pour sa progéniture et elle c’est une autre histoire pour Madeleine D. Le corps de la jeune cadre dans une entreprise à Bonanjo est un laboratoire ambulant : « Je partage mon estomac entre trois potions. De la menthe fraîche d’abord, ensuite du gingembre associé à la citronnelle, avec ail et citron, et enfin de la peau d’ananas, avec du gingembre, du jus d’oseille et je ne sais plus quoi. C’est ma tante qui m’a donné ce dernier breuvage, je n’ai pas entièrement retenu la composition. »
De son côté au quartier Akwa, la famille M. ne tient pas compte des prescriptions gouvernementales en matière de réduction des contacts et continue à laisser ses enfants jouer pratiquement toute la journée avec ceux du voisinage. Mais pas avant une petite décoction le matin. Avec cette ruée, les commerçants ont bien compris le filon qui r&...