Echanges commerciaux : ça ralentit

Baisse des tendances. Chute libre. Régression du flux. Des mots techniques pour décrire une réalité brutale qui se vit aux frontières du Cameroun dans la région du Sud. La pandémie de Covid-19 a attaqué les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses pays voisins. Inéluctablement. Ce changement transparaît dans les petites opérations du quotidien. A Kye-Ossi, la frontière qui mène au Gabon a connu des jours meilleurs. Nouvelle réglementation dans le passage des camions de marchandises, contrôle plus rigoureux de l’état de santé des transporteurs et de leurs convoyeurs, mais également examen des produits sortis du pays. Pour le responsable des douanes à cet endroit, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. La baisse des opérations est plutôt légère. « Les grands jours d’activités économiques sont restés les mêmes : lundi, mercredi et vendredi. C’est resté pareil au niveau de la densité des échanges. Nous avons huit à dix camions le mercredi. Globalement, la demande et le flux d’échanges sont restés les mêmes », estime Clément Angoni Ngomba, chef de la brigade commerciale des douanes de Kye-Ossi.
A son niveau, les opérations consistent au contrôle des chargements, à la liquidation et au contrôle à l’enlèvement des marchandises qui sortent vers le Gabon. Avant d’y parvenir, les transporteurs traversent quelques étapes. La responsable de la police phytosanitaire assure que la baisse est pourtant réelle. Elle évalue cela au nombre de camions de type « Canter » d’une capacité de 2,5 tonnes, qu’elle voit passer chaque matin et soir depuis une semaine. « Le nombre de camions ‘Canter’ a considérablement baissé depuis la déclaration de la maladie au Cameroun. Les horaires d’ouverture et de fermeture des frontières posent un problème aux producteurs et commerçants locaux. Surtout qu’il y a un impact sur la livraison », indique Marie Ngo Mbondo, responsable des contrôles phytosanitaires au poste frontière de Kye-Ossi. Avant le check-point à son niveau, des agents de son service effectuent un contrôle de conformité dès la zone de ravitaillement.
Même observation au guichet du ministère du Commerce. Jeudi 26 mars, Angélique Nguélé, agent en poste à ce service, note que le nombre de camions contrôlés a baissé par rapport à la même période en février 2020. « Le mercredi 26 février, nous avons contrôlé 19 camions marchandises. Alors que le mercredi 25 mars, il n’y en avait que 9 », indique-t-elle. Un constat appuyé par Maxime Valère Meyobeme, le chef de brigade des contrôles et de la répres...