«La sensibilisation, l’arme la plus efficace »
- Par Kimeng Hilton
- 07 avril 2020 12:21
- 0 Likes
Joël Eteme Elanga, Sous-préfet de Campo
Quelles actions avez-vous entreprises pour protéger les populations de Campo contre le Coronavirus ?
Dès l’annonce des mesures édictées par le gouvernement, aussitôt nous avons réuni les forces vives pour les sensibiliser. De concert avec la municipalité, on a pris certaines dispositions qui permettent à la population de s’imprégner du danger que constitue le Coronavirus. Ensuite, nous avons fait le porte-à-porte. L’arrondissement de Campo est frontalier à la Guinée Equatoriale et aussi très enclavé. L’accès à la bonne information est donc difficile.
Nous avons traversé le Parc national de Campo Ma’an pour aller à plus de 80 km parler aux populations sur le bien-fondé des mesures gouvernementales. Par exemple, de ne pas continuer à chasser parce que certains animaux peuvent être des vecteurs de Coronavirus. Dans les administrations, marchés et commerces de Campo, il y a le nécessaire pour prévenir contre le Coronavirus : en se lavant les mains et pour se désinfecter les mains. Avec l’appui du médecin chef de Centre médical d’arrondissement de Campo, nous avons procédé par des exercices pratiques pour montrer aux gens comment se laver les mains et se protéger contre le Covid-19.
La fermeture de la frontière était déjà décidée depuis octobre 2019 par les autorités de la Guinée Equatoriale. Tous les autres axes où les populations peuvent continuer à traverser la frontalière sont bien tenus par les forces de défense et de sécurité. Le 11e Bataillon des fusiliers marins (Bafumar) basé à Campo mène des patrouilles sur le fleuve Ntem pour empêcher tout départ vers la Guinée Equatoriale par les pirogues à partir des villages Mabiogo et Bisepsep. Pendant que le Bataillon d’intervention rapide (Bir) assure la protection de la côte atlantique.
Nous avons aussi mis les chefs traditionnels à contribution en les convoquant pour leur remettre les matériels de protection contre le Coronavirus et pour leur expliquer les mesures d’hygiène à observer. Certes, aucun cas n’est encore déclaré à Campo, mais il faut se préparer en conséquence.
Comment appréciez-vous l’efficacité des mesures prises sur le terrain ?
Les mesures sont effectives. A Campo pour l’instant, nous n’avons pas encore enregistre de cas de Coronavirus. Mais les populations doivent internaliser ces mesures d’hygiène dans leurs habitudes quotidiennes, même après cette pandémie.
Je serai encore sur le terrain (Ndlr : le jeudi 2 avril 2020) avec tout mon staff, les forces de maintien de l’ordre et le service d’hygiène et salubrité de la Commune pour vérifier si chaque maison a des toilettes propres avec du papier hygiénique. Ceci fait partie de notre campagne «Jeudi propre.» Nous allons visiter les villages Mabiogo, Nazareth, Bitandi-Assok et Nkuajang.
Est-ce que les populations respectent toutes les mesures édictées par le gouvernement?
Au début, ca n’a pas était facile. J’ai dû mener une opération coup de poing pour fermer certains commerces et débits de boisson. Les gens ont d’abord pensé que c’était l’affaire du Sous-préfet. Maitenant, les populations commencent à comprendre le bien-fondé du respect des mesures prises par l’Etat. Dès 17h45, les propriétaires des commerces et débits de boisson commencent à fermer leurs portes eux-mêmes. Je n’ai plus besoin d’être sur le terrain chaque soir. Les forces de maintien de l’ordre font leur travail. En cas de résistance, je peux descendre sur le terrain pas pour punir, mais pour sensibiliser davantage les opérateurs économiques. Selon moi, l’arme la plus efficace pour lutter contre le Covid-19 est la sensibilisation des populations. Je demande à ma population de continuer à observer de manière scrupuleuse les mesures édictées par le gouvernement et l’OMS.
Qu’en est-il du trafic avec la Guinée Equatoriale ?
Les frontières sont fermées de part et d’autre. Personne ne traverse. On a découvert certaines pistes là où les gens vont se ravitailler en Guinée Equatoriale par pirogue. J’ai instruit le colonel commandant du 11e Bataillon des fusiliers marins de déployer les troupes sur les deux axes de Mabiogo et Bissosso sur le fleuve Ntem pour sto...
Cet article complet est réservé aux abonnés
Déjà abonné ? Identifiez-vous >
Accédez en illimité à Cameroon Tribune Digital à partir de 26250 FCFA
Je M'abonne1 minute suffit pour vous abonner à Cameroon Tribune Digital !
- Votre numéro spécial cameroon-tribune en version numérique
- Des encarts
- Des appels d'offres exclusives
- D'avant-première (accès 24h avant la publication)
- Des éditions consultables sur tous supports (smartphone, tablettes, PC)
Commentaires