Restrictions des mouvements : les budgets alimentaires explosent

Plus de trois repas par jours : les enfants s’en donnent à cœur joie pendant les mesures restrictives. Les poches des parents trinquent.

« Maman, on a oublié de te dire que le pain est fini. S’il te plaît, peux-tu en acheter en rentrant du boulot le soir ? ». La mère de famille qui reçoit ce coup de fil à son lieu de travail est estomaquée et ne se retient pas d’aboyer : « comment ça le pain est fini ?!! 3000 F de pain acheté dimanche et c’est déjà fini mercredi ?!! ». Silence, à l’autre bout du fil. Vérification des stocks un peu plus tard, tous les produits du petit-déjeuner sont épuisés ou en voie de l’être. « Avec quatre enfants à la maison, j’utilise habituellement 2 kg de lait en poudre, 1 kg de poudre de cacao, 3 kg de sucre, 900 g de beurre, la même quantité de chocolat, de pâté, saucisson, confiture et deux alvéoles d’œuf pour le petit-déjeuner et les goûters d’un mois. Mais là, tout est fini en l’espace de deux semaines. Je n’y comprends rien », avoue la mère de famille. Elle menace de mettre sa progéniture au pain et à l’eau sucrée, pour la punir de sa mauvaise gestion des stocks.
Sur l’ensemble du pays, les plaintes émanant des ménages sont quasiment les mêmes : en confinement, les enfants mangent beaucoup trop. Un peu partout, les habitudes alimentaires ont changé et les repas se sont multipliés. « Chez moi, le petit-déjeuner est servi à 7h30 pour tout le monde. Mais à 10 ou 11h, sur les sept qu’ils sont, certains enfants vont demander un en-cas. Le déjeuner servi à 13h, d’autres encore vont réclamer le goûter à 16h. De toutes les façons, entre le petit-déjeuner et le dîner, ça grignote sans arrêt », relève sieur Bissene, père de famille basé au quartier Omnisports à Yaoundé. Chez dame Florence Amou’ou à Etoa-Meki, les restrictions des mouvements semblent avoir stimulé les papilles gustatives de tous, petits et grands, y compris ceux connus jusque là pour avoir un appétit d’oiseau. « Ma fille de 9 ans qu’il fallait motiver pour manger ne laisse plus rien passer désormais. Avec ses grand-frères alors, c’est galère : avec leur appétit d’ogre, la marmite de nourriture finit désormais au repas de midi. Le soir, on se débrouille avec les avocats qui abondent heureusement sur les marchés en ce moment. Mon époux même qui rechigna...

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